Madame Rokiatou Traoré , a été incarcérée en date du Mercredi 11 mars 2020 à la maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis , dans l’attente de sa comparution devant la chambre de l’Instruction qui siège le 18 mars à Paris pour statuer sur son extradition vers le Royaume de Belgique dans le cadre d’un deuxième mandat d’arrêt Européen émis par les autorités judiciaires Belges .
Elle est arrivée le mardi 10 mars 2020 pour comparaître librement devant la Cour d’Appel de Bruxelles en vue de contester l’attribution de la garde exclusive de sa fille de nationalité Malienne et Belge à son père.
Madame Rokiatou Traoré vit avec sa fille et son frère depuis que l’enfant a quatre mois au Mali, l’enfant y est scolarisée régulièrement avec son frère à l’école internationale américaine, et parle déjà à son âge trois langues : leBambara, le Français et l’Anglais.
Madame Rokiatou Traoré a été arrêtée à sa descente d’avion.
Une décision judiciaire Malienne, donne pourtant à Madame Traoré la garde exclusive de l’enfant avec droit de visite du père sous sa surveillance, suite à des dépôts de plainte pour attouchements sexuels sur l’enfant du couple au Mali, en France et en Belgique.
Madame Traoré considère qu’il y entre autres une racisation de la procédure en ce qui la concerne et réfute la compétence de la Belgique dans ce dossier , en se fondant dans son cas sur le constat de la violation de plusieurs conventions internationales et traités , qui prévoient qu’ en matière de garde d’enfant , que ce sont les juridictions du lieu de résidence de l’enfant qui sont compétentes pour statuer sur sa garde et sur toutes les mesures prises dans son intérêt supérieur .
Elle se fonde d’ailleurs sur une décision rendue contradictoirement au Mali pays Africain Subsaharien souverain.
Sur cette base, elle considère que ses droits fondamentaux sont violés :
En sa qualité de mère qui ne peut souscrire à rendre sa fille dénonçant des faits d’attouchements par son père, tout en respectant la présomption d’innocence et le doute admissible, puisqu’elle propose une coopération judiciaire pour que sa fille soit entendue au Mali par des experts et des juges compétents et impartiaux ;
Elle remet en question la partialité des juges belges en comparaison avec une longue histoire judiciaire de partialité envers les enfants métisses, trop souvent arrachés à leurs mères d’origine Africaine lors de divorces ou de séparation entre couples mixtes.
La sentence annoncée dans ce dossier est de 5 ans d’emprisonnement.
Madame Traoré, est en grève de la faim et adresse au Monde la teneur de sa lettre.
Me Feliho Kenneth
Avocat au Barreau de Bruxelles