A l’annonce de la maladie du président de la République, tout le peuple malien a mis entre parenthèses ses revendications. Les gens ont mis sous le boisseau leur déception ou aversion pour le chef de l’Etat pour prier Dieu pour sa rapide guérison. Bizarrement, c’est ce moment que le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) a choisi pour battre le pavé, alléguant que les droits de l’Homme sont bafoués au Mali.
En marchant jeudi dernier, le leader de la CSTM est donc allé à contre-courant des Maliens qui sont convaincus que la maladie d’un autre Malien est leur maladie ; que la mort d’un autre Malien est la disparition d’une partie d’eux-mêmes. Hélas ! « L’habitude est une seconde nature ». Voire…
Depuis plus de 20 ans, le SG de la CSTM ne cesse de polluer l’atmosphère malienne pour l’assouvissement de ses ambitions personnelles. Ses volte-face frisent le cynisme.
Saviez-vous que ce putschiste invétéré avait manqué de peu de renverser Issé Doucouré alors SG de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) au milieu des années 1990 pour faire main basse sur la centrale syndicale historique, dont il était le secrétaire général adjoint ? Défenestré de la Bourse du travail, il a créé la CSTM. Toutefois, tous ses camarades d’âge dans le syndicalisme, conscients de leur contribution efficace dans les progrès notés, ont passé le témoin à la jeune génération. Lui se veut éternel.
Mais, que l’on ne s’y méprenne pas : il est tout sauf un indestructible, il est tout sauf un démocrate ou un défenseur des droits humains, car dans un syndicat d’essence démocratique, il serait déjà à la retraite. Dans un syndicat démocratique, les instances allaient se tenir régulièrement. Rien de tout cela à la CSTM.
Il vous souviendra surtout que cet homme a fait l’apologie du putsch de 2012 contre le président élu. Il était l’un des parrains autoproclamés de l’ex-junte de Kati. Il se dit d’ailleurs qu’il reste l’un des soutiens fermes des tombeurs du « soldat de la démocratie ».
Sa fumeuse thèse sur la violation des droits de l’Homme au Mali aurait-elle un lien avec l’incarcération de l’ex-chef de la junte de Kati ? Sans nul doute. Ce faisant, notre éternel syndicaliste botte en touche le martyre des familles des bérets rouges assassinés et tous ceux qui ont souffert des abus qui ont découlé du renversement du régime d’ATT.
En tenant pour quantité négligeable la maladie du chef de l’Etat, en exposant ses militants à des risques d’insolation par ces temps de canicule pour un m’as-tu-vu de mauvais aloi, le leader de la CSTM tombe très bas dans l’estime de la majorité des Maliens et mérite un zéro pointé.
Bayer
Source: lesechos
