Mauvaise gestion des fonds et des ressources humaines, arrêt des chantiers, copinage, grogne du personnel, inquiétude des partenaires de l’entreprise…
L’Agence de Cession Immobilière (ACI) est au bord du gouffre. Du moins, si l’on en croit ses partenaires, qui contestent la gestion du président-directeur général.
« Inutile de le cacher : je suis vraiment inquiet pour l’ACI ; inquiet, aussi, pour mes fonds que j’ai investis dans ses terrains, souvent, revendus à d’autres clients, sans que les premiers acquéreurs en soient informés ».
Les gestes hauts et forts, un homme d’affaires malien résume ainsi, pour l’essentiel, l’inquiétude des usagers de l’ACI.
Gestion controversée du nouveau PDG
En effet, depuis l’arrivée de Mr Mamadou Tiéni Konaté, à la tête de l’ACI, il y a un peu plus d’un ans, l’entreprise va de mal en pis.
Au lendemain de sa prise de fonction, indiquent nos sources, il a procédé à des mutations au sein du personnel. Lesquelles ont abouti, dit-on, à l’immobilisme du personnel. Le copinage aidant, certains cadres, sans expérience, ont été parachutés à des postes de responsabilité, dont ils n’ont pas la compétence.
S’ajoute le manque cruel de fonds. Selon nos informations, c’est l’argent qui manque le plus dans les caisses de l’ACI. Mauvaise gestion ? Difficile de le dire.
Une certitude quasi-absolue : depuis l’arrivée du nouveau président-directeur général, aucun aménagement n’a été réalisé par l’ACI sur ses parcelles. D’où la rareté de clients, lors des ventes aux enchères publiques.
De mémoire du personnel, c’est la première fois, depuis la création de l’ACI, sous le premier mandat du président Konaré, que les terrains de l’ACI sont vendus à des tiers, puis revendus à d’autres. Sans que les premiers acquéreurs en soient informés.
C’est le cas, notamment, de ce jeune opérateur économique, dont nous tairons le nom pour l’instant. A la surprise générale, le PDG de l’ACI aurait revendu ce même terrain à un autre client. Un autre opérateur économique a été victime des mêmes pratiques, érigées en système de gestion. Ou presque.
C’est la première fois, aussi, indique le personnel, que l’ACI semble avoir perdu la confiance de ses partenaires. Ceux de l’intérieur, comme ceux de l’extérieur.
Personnel et acquéreurs de parcelles en rogne
Qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, les Maliens font, de moins en moins, confiance à l’ACI ; mais aussi, à ses parcelles qu’ils jugent « sujettes à caution ».
Initiées, depuis trois mois par le président-directeur général avec le comité syndical, les médiations ne semblent pas porter fruits. Les travailleurs sont au bord de la crise de nerf.
De guerre lasse, le comité syndical menace de décréter, les jours à venir, une grève illimitée. Afin d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la situation de cette entreprise, au bord de l’agonie.
« Nous sommes déterminés à décréter une grève illimitée, non seulement, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce qui se passe à l’ACI ; mais aussi, pour sauver l’entreprise de la banqueroute, qui se précise chaque jour davantage », indique un membre du comité syndical, qui a requis l’anonymat.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé