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Accord ACP/UE : QUEL PARTENARIAT POST-COTONOU ?

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Les pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) et l’Union européenne (UE) sont en pleine phase de questionnement sur les perspectives d’avenir de leurs relations 

Conclu pour une période de 20 ans, l’Accord de partenariat de Cotonou, communément appelé l’Accord de Cotonou, arrive à échéance le 29 février 2020. Pour préparer l’après-Cotonou, de vastes consultations sont présentement en cours dans l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).

C’est dans ce cadre qu’un atelier de réflexion stratégique sur le partenariat post-Cotonou entre les pays ACP et l’Union européenne a débuté hier au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale  et de l’Intégration africaine.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général du département, Oumar Daou. La rencontre prépare deux évènements importants : la 41è session du conseil des ministres ACP-UE qui se tiendra les 28 et 29 avril prochains à Dakar et le sommet des chefs d’Etat des pays ACP-UE prévu en Papouasie (Nouvelle Guinée) du 30 mai au 1er juin 2016.

Évoquant l’accord de Cotonou, Oumar Daou a rappelé qu’il constituait, à sa signature, une avancée significative dans la coopération entre l’UE et les ACP en ce sens qu’il est centré sur l’objectif de réduction voire d’éradication de la pauvreté en cohérence avec les objectifs de développement durable et d’intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale. Sans compter qu’il met un accent particulier sur l’appui à la société civile et le renforcement du dialogue politique.

Depuis le premier accord ACP/UE, le Mali a toujours bénéficié de ressources en constante augmentation à travers les différents programmes indicatifs nationaux ou régionaux. C’est ainsi que l’appui à notre pays est passé de 142,5 millions d’euros au titre du 7è FED à plus de 760 millions d’euros au titre du 10è FED. Le programme indicatif national du 11è FED se chiffre à 615 millions d’euros, a-t-il indiqué. De manière générale, l’enveloppe cumulée au titre des différents programmes indicatifs nationaux s’élève à plus de 2,7 milliards d’euros.

A ces appuis, viennent s’ajouter d’autres interventions de l’UE dans les domaines de l’action humanitaire ou sécuritaire et civile ainsi que d’autres instruments d’aide et d’appui de la Commission européenne, a-t-il signalé. Quant à la concentration sectorielle du FED, elle couvre les domaines des transports et des infrastructures, l’hydraulique, l’appui budgétaire général et les réformes macroéconomiques, le développement rural, la sécurité alimentaire et l’environnement. « C’est dire que l’UE occupe une place importante dans le dispositif d’appui des PTF du Mali », a constaté Oumar Daou.

Si les différends appuis multiformes et multisectoriels de l’UE tant au Mali que dans les autres pays ACP ont été réalisés à travers les différents accords de partenariat UE/ACP, la réflexion est aujourd’hui engagée sur l’avenir institutionnel du groupe ACP avec l’arrivée à échéance en 2020 de l’Accord de Cotonou. Le contexte est, en effet, marqué par les défis liés aux différentes mutations intervenues dans le monde, aux évolutions récentes dans les pays européens et ACP ainsi qu’aux règles commerciales de l’OMC sur les conditions concessionnelles de l’admission des produits de base sur le marché européen.

Les différentes crises, notamment financières, économiques avec leurs multiples répercussions, le phénomène du chômage et le recul de la croissance, la crise migratoire, constituent autant de sources de préoccupations profondes. De même, l’élargissement de l’UE en 2005, passée de 15 à 28, a créé une diversité des points de vue au sein de la Commission et du Parlement européens entre les membres fondateurs et les nouveaux membres. Les nouveaux adhérents des pays des Balkans et de l’Europe de l’Est ont, eux, contribué à la réorientation des options stratégiques de l’Union européenne. C’est pourquoi ACP et UE sont en pleine phase d’introspection et de questionnement interne sur les perspectives d’avenir de leurs relations.

Le secrétaire général ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine a souhaité que l’atelier aboutisse à des résultats concrets. Il a demandé aux participants de définir sans complaisance les acquis et les insuffisances de la mise en œuvre du partenariat ACP/UE afin de pouvoir disposer d’un document cadre de réflexions, d’argumentaires et de plaidoyer sur l’après-Cotonou. Au nom du ministre Abdoulaye Diop, il a réitéré ses remerciements à l’ensemble des partenaires.

L’ambassadeur de l’UE au Mali, Alain de Holleville, a, lui, rappelé que les relations entre l’Europe et les ACP sont antérieures à 1975 et remontent à la première Convention de Lomé. « L’actuel accord, celui de Cotonou, a été signé le 23 juin 2000 à Cotonou au Bénin. Il a été révisé en 2005 et en 2010 conformément aux dispositions. Conclu pour une période de 20 ans, il expire le 29 février 2020 », a-t-il précisé. L’ambassadeur de l’UE a relevé qu’au cours des deux dernières décennies, l’UE et le groupe des Etats ACP ont tous deux évolué, des changements importants se sont produits au sein de leur relation. L’UE a lancé une vaste consultation publique sur les questions essentielles relatives à sa relation avec les ACP. Cette consultation a fait le point sur le partenariat actuel, son champ d’application, ses instruments et les méthodes de travail pour explorer les mesures dans laquelle ce partenariat reste pertinent et pour l’avenir et offre une plateforme pour développer les intérêts conjoints.

Les résultats de la consultation, récemment publiés, vont constituer un élément important de l’analyse européenne et contribuer à définir des propositions pour les relations futures. Pour terminer, le diplomate a annoncé que la Commission européenne préparait deux documents de travail appelés à fournir respectivement une évaluation du passé et des options au niveau européen avant l’ouverture des négociations avec les pays ACP.

Dans ce contexte, le Mali doit développer une expertise et préparer des documents de réflexion en vue de participer efficacement aux prochaines rencontres en commençant par le conseil ministériel ACP-UE de fin avril.

F. MAÏGA 

Source : L’ Essor

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