L’Association pour la consolidation de la Paix, le Développement, la Promotion et la Protection des Droits Humains (TEMEDT) a fait le point, vendredi dernier, sur l’exécution du projet défier l’esclavage, la discrimination sur le travail et l’ascendance au Mali.
Lancé il y a un an, ce projet d’une durée de 24 mois est soutenu par Voice consistant à donner la voix à ceux qui en sont privés à cause de leur statut d’esclave.
À mi-parcours de sa mise en œuvre, Abdoulaye MACKO, le coordinateur dudit projet, a présenté les acquis de l’initiative aux journalistes lors d’une conférence élargie à des victimes de l’esclavage dans le cercle de Dièma.
Le conférencier, M. MACKO, a rappelé que le projet à sa première année avait mené de nombreuses activités dans le cadre de la lutte contre l’esclavage, une pratique privant de milliers de personnes de leurs droits fondamentaux.
Au nombre desquelles, il a cité des rencontres de sensibilisation, d’information, de formation, des présentations de sketchs et de slams sur l’esclavage, des caravanes de sensibilisation, l’élaboration de messages de plaidoyers.
Il a ajouté que le projet avait permis de renforcer les compétences des victimes à se défendre elles-mêmes en portant les affaires devant les juridictions. En outre, le projet a mis à contribution des religieux en vue de déconstruire les mensonges sur l’esclavage du point de vue de la religion.
Dans son intervention, le responsable de TEMEDT a reconnu les efforts qui sont consentis par des autorités de la transition dans le cadre de la cessation de cette pratique dans notre pays.
Il a soutenu à cet effet deux projets de textes qui abordent l’épineuse question. Il s’agit, a-t-il spécifié, de l’avant-projet de loi sur la révision du Code pénal et l’adoption de la loi spécifique sur l’esclavage.
«Nous avons déjà dans le projet de révision du Code pénal 17 articles qui parlent d’esclavage. Il y a aussi le projet de loi spéciale sur la lutte contre l’esclavage qui est dans le circuit d’adoption. Cela reste une bonne avancée pour le Mali en la matière », a-t-il ajouté, tout en soulignant que c’est une avancée louable.
Sans les textes pour interdire la pratique les juges étaient limités, c’est pourquoi plusieurs d’entre eux n’appréciaient que les coups et blessures.
Par ailleurs, il a félicité la transition pour son courage de mettre fin à cette pratique.
« Avec la transition, les choses commencent à véritablement changer. C’est sous la transition qu’on parle de l’esclavage dans un procès au Mali malgré qu’il y eut de nombreuses plaintes contre les soi-disant maîtres », a salué M. MACKO.
À cet effet, il a rappelé que pour la première fois au Mali, il y a eu des assises de la Cour d’Appel de Kayes sur l’esclavage. Celles-ci ont été sanctionnées par des condamnations. Cela est un grand pas vers l’égalité entre tous les citoyens, a-t-il indiqué.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin