Depuis un certain temps, les mauvais comportements de Moulékafo le repreneur de l’Abattoir frigorifique de Bamako font couler beaucoup d’encres et de salives. On parle de lui à cause, l’abattage des animaux malades et du licenciement abusif des travailleurs dont certains sont toujours à la recherche de leurs droits. C’est dire que les révélations sur cette entreprise de production des viandes, des os et de la glace ne font que commencer. Lire notre décryptage.
Tout d’abord, il convient de rappeler que l’Abattoir frigorifique de Bamako (AFB) fut construit en 1965 grâce au Royaume d’Arabie Saoudite en guise de consolidation de son lien d’amitié avec le Mali. Il a été privatisé en 2002 pour déficit et accumulation de dettes qui, en fait, furent montés de toutes pièces par des indélicats dont certains responsables du ministère de l’élevage de l’époque.
En réalité, les matériaux de travail dont disposait l’abattoir venaient de l’Arabie et de l’Italie etc. et comme il fallait s’y attendre, aujourd’hui beaucoup d’employés ont été licenciés abusivement par le repreneur Moulékafo suite à des accusations sans preuve de certains proches de cet homme.
Ayant commencé à travailler en 1985, le caissier principal qui depuis plus de 2 ans est remplacé par son adjoint fait partie de la première vague de personnes mises à la porte. En quête de ses droits, l’infortuné chef de famille a ainsi entamé un processus au niveau des différentes juridictions (Cour d’appel et Inspection du travail…) dont le dossier est toujours en traitement.
D’après lui, les anciens travailleurs licenciés par Molékafo devraient être actionnaires à 5%. Mais ce vœu n’a jamais vu le jour. Mieux de sa privation en 2002 jusqu’à nos jours, l’abattoir n’a tenu aucun conseil d’administration. Le vrai promoteur de cette structure serait un ferrailler qui reste dans l’ombre laissant le soin à Moulékafo de gérer avec rudesse.
Le personnel ne bénéficierait d’aucune permission, les récalcitrants sont licenciés. Selon notre source, à cause du chômage persistant dans notre pays, les sans emplois qui n’ont pas le choix sont obligés de se conformer aux exigences du directeur. Par ailleurs, l’abattoir représenterait un danger pour la santé des consommateurs de la viande. Par exemple, les animaux atteints par la maladie du charbon ou la vache folle seraient abattus à longueur de journée avec la complicité du chef des vétérinaires qui, attiré par les pots de vin, serait également un allié de M. Moulékafo.
Aussi irascible que cela puisse paraitre, le ministère de l’élevage et de la pêche demeure inactif. Ce qui parait étonnant. En ce qui concerne l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA) chargée de l’inspection des produits de première nécessité, elle ne mettrait les pieds à l’Abattoir frigorifique de Bamako (AFB) que pour recevoir certains avantages en échange des sanctions dont elle doit prendre. Pire, il n’y a pas de syndicat des travailleurs à l’abattoir et celui existant est à la merci du repreneur. Le vrai promoteur de cette entreprise sauvera-t-il sa peau contre la colère des employés qui est annoncée dans les prochains jours?
En effet, les travailleurs licenciés avaient adressé une lettre ouverte au président ATT déchu le 22 mars 2012. Ce dernier leur aurait conseillé de prendre contact avec le ministre de l’élevage de l’époque pour le règlement du dossier. Mais sans suite. Aucun licencié n’aurait bénéficié de quoi que ce soit.
Enfin à signaler qu’en juin 2012, 230 à 240 têtes furent abattues pendant une seule nuit. Ce nombre peut atteindre 400 à 1000 à l’occasion des fêtes musulmanes comme l’Aïd el fitr ou le Maouloud.
À suivre…
Souleymane DIARRASSOUBA
SOURCE: Ciwara Info