Le limogeage du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, annoncé mercredi 20 novembre 2024, par décret présidentiel, marque un tournant majeur dans l’histoire récente de la transition malienne. Ce départ, bien qu’attendu, n’en demeure pas moins un moment décisif qui soulève des interrogations sur la trajectoire politique et institutionnelle du pays.
Bamada.net-Pendant trois ans et cinq mois, Choguel a incarné à la fois l’ambition et les contradictions d’un Mali en quête de stabilité. Son mandat, jalonné de moments forts et de crises, a mis en lumière les défis d’une gouvernance dans un contexte de transition. Pourtant, la question qui se pose aujourd’hui est celle de l’après. Après Choguel, où va le Mali ?
Un limogeage inévitable
Les tensions entre le Premier ministre et la présidence avaient atteint un point de non-retour. Le discours de “clarification” de Choguel, où il dénonçait son isolement par certains acteurs de la transition, a été perçu comme une rupture de confiance au sommet de l’État. Ce type de différend, dans un contexte où l’unité et la cohésion sont essentielles, ne pouvait que déboucher sur une décision radicale.
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Si la Constitution confère au Président de la transition des pouvoirs étendus en matière de nomination et de révocation, cette concentration de pouvoir soulève des préoccupations. Une transition n’est pas seulement une parenthèse dans l’histoire d’un pays ; elle est aussi un laboratoire pour poser les bases d’une gouvernance inclusive et stable.
La symbolique du moment
Ce limogeage intervient alors que le Mali s’approche d’une étape cruciale de sa transition. La Constitution de juillet 2023, les engagements électoraux pour 2025, et les défis sécuritaires mettent une pression considérable sur les autorités. Le départ de Choguel doit être compris non comme une fin en soi, mais comme une opportunité de relancer un processus transitionnel qui semblait patiner.
Cependant, il est impératif que cette transition ne devienne pas un cycle infini de remplacements, de tensions et de rivalités internes. À chaque limogeage ou remaniement, c’est la confiance des citoyens dans les institutions qui s’effrite un peu plus.
La quête d’un leadership unificateur
Le prochain Premier ministre devra relever des défis herculéens. Il ne s’agira pas simplement de réorganiser un gouvernement ou de répondre à des attentes immédiates, mais de poser les bases d’une gouvernance crédible, capable de préparer le pays aux élections et de répondre aux urgences sociales et économiques.
Le Mali a besoin d’un leadership qui transcende les clivages et incarne une vision claire de l’avenir. Un leadership qui écoute, qui dialogue et qui agit. Les Maliens, las des luttes de pouvoir et des querelles partisanes, attendent des réponses concrètes : une amélioration des conditions de vie, une sécurité renforcée et une transition qui aboutit à une vraie stabilité.
L’avenir se joue maintenant
Le limogeage de Choguel Kokalla Maïga est une décision politique forte, mais elle n’est pas une solution en soi. Elle ouvre une fenêtre d’opportunité pour redéfinir les priorités de la transition. Si cette opportunité est gaspillée, le risque est grand de voir le Mali s’enliser davantage dans une crise de confiance.
Le pays est à un carrefour, et les choix faits dans les semaines à venir détermineront la direction qu’il empruntera. Assimi Goïta et les autres acteurs de la transition doivent se rappeler que l’histoire jugera non pas la manière dont ils ont consolidé leur pouvoir, mais comment ils ont servi le Mali.
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En fin de compte, ce sont les Maliens eux-mêmes qui écriront ce chapitre de leur histoire. Mais pour cela, ils ont besoin de leaders à la hauteur, capables de transformer les défis en opportunités et de faire de cette transition un véritable tremplin vers un avenir meilleur.
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MLS
Source: Bamada.net
