Avant l’officialisation de cette décision en cours de validation, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce qu’elles appellent la promotion de l’impunité. Eu égard à son parcours qui ne sied pas.
Tortionnaire pour certains
Après avoir participé au coup d’Etat de mars 2012 ayant conduit le pays dans une crise multitudimensionnelle, l’ancien Chef d’Etat-major particulier du Président IBK figure sur la liste des inculpés dans l’affaire dite des « 21 Bérets Rouges disparus ». Ce qui lui avait valu au moins, quatre années de détention préventive. Il avait été inculpé en février 2014 pour avoir inséré les noms des 21 bérets rouges alors assassinés par la junte à Amadou Haya Sanogo sur la liste de soldats tombés sur le front dans le nord du Mali. Un crime qui avait poussé la justice malienne à l’inculper pour complicité d’assassinat. Il ne sera jamais jugé.
Incompréhensible serait-il, que cet individu, sans base politique, de surcroit un militaire, non moins véritable homme de main de la France, soit désigné pour diriger un pays qui requiert le consensus pour retrouver la quiétude.
Sans ambages, cette nomination, si elle se confirme, sera un désaveu pour le M5-RFP qui a lutté au prix du sang pour obtenir le changement d’hommes et de méthodes. Et la thèse selon laquelle il serait le parrain d’Assimi Goïta ne viendrait qu’à se réconforter. Est-ce n’est pas une manière pour la junte de confidquer le pouvoir ?
L’ancien ministre de Défense et des Anciens dans le deuxième gouvernement de Cheick Modibo Diarra en août 2012, puis des deux gouvernements successifs de Diango Cissoko jusqu’en septembre 2013, a prouvé à suffisance qu’il était et reste en dessous de cette haute fonction de la République.
En quelques sortes, le hisser à ce niveau serait même suicidaire pour notre armée qui a aujourd’hui beaucoup plus besoin de cohésion pour oublier les divisions internes en son sein et mener la vraie guerre sur le front.
Ramener un tortionnaire à la tête de ce pays, c’est créer les conditions d’un Etat de l’arbitraire, de règlement de compte, où toutes les libertés seront foulées au sol. Pour preuve, à sa sortie de détention préventive, Sieur Yamoussa Camara, digérant mal le sort qu’il a subi, s’était alors fondu dans une cabale contre des personnalités d’alors à l’instar de l’ancien PM Soumeylou Boubèye Maïga et bien d’autres, surfant ainsi sur le délit de faciès injustifié et injustifiable.
À ce stade, il faut dire que les Maliens ont besoin d’un homme sans reproche et à même d’apaiser les cours pour un Mali nouveau.
Ahmadou Abdoulaye KANE, Enseignant du secondaire
Source: 223infos