Militantes, militants du MPR,
Au seuil du nouvel an, il m’est particulièrement agréable de vous présenter mes vœux les meilleurs de bonne et heureuse année. Ces vœux s’adressent également à vos familles, à toutes les personnes qui vous sont chères ainsi qu’à l’ensemble des Maliens.
Ces sept dernières années ont été, pour notre peuple, des années très difficiles. A la suite d’une agression menée par des mercenaires étrangers, appuyés par des narcotrafiquants et des terroristes, l’Etat s’est effondré, le territoire national s’est trouvé amputé de plus des 2/3 de sa superficie.
Avec l’appui de ses alliés, notre pays a réussi à restaurer sa souveraineté sur l’ensemble du pays. L’équilibre créé était fragile. Il demandait à être consolidé à la suite de l’élection présidentielle de juillet-août 2013. Il ne l’a pas été. A la suite d’un acte plus téméraire que réfléchi, notre pays s’est cassé en trois avec le Nord soumis au joug de groupes armés, le Centre ravagé par des actes de terrorisme et de conflits intercommunautaires, le Sud où le gouvernement se limite à l’expédition des affaires courantes.
Le peuple malien a fondé son espoir sur la signature d’un document : Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Il ne donnait pas entière satisfaction, comme, du reste, tout document issu d’âpres négociations. Mais une mise en œuvre intelligente de ses dispositions nous auraient permis de sortir de la crise. En lieu et place d’une mûre réflexion prenant en compte les intérêts supérieurs de la Patrie, différents actes ont été posés, se concrétisant chacun par un renforcement des rebelles au détriment de l’unité de notre peuple et de l’intégrité de son territoire.
Ainsi, au terme d’une année fort éprouvante, au seuil de la nouvelle année, nous en sommes réduits à constater que les espoirs d’une réelle sortie de crise s’amenuisent de jour en jour.
Ce qu’il est donné à notre peuple de vivre actuellement, c’est une série de crises : crise sécuritaire avec la recrudescence du terrorisme et des conflits intercommunautaires évoluant vers une guerre civile, crise politique née de la contestation des résultats de l’élection présidentielle, crise économique et financière avec des dettes intérieure et extérieure d’un montant total avoisinant les 3 000 milliards de nos francs, crise socialeavec la récurrence des grèves dont, en particulier, fait inédit dans nos annales, la grève de la faim des cheminots protestant contre un retard de dix mois de salaires non versés, crise morale et culturelle avec la tentative d’introduire, en catimini, l’enseignement de l’homosexualité dans nos programmes scolaires pour nous conformer au vœu des Puissances d’Argent.
« Nous sommes tombés bien bas », comme à eu à le reconnaître le premier magistrat de la République ; si bas que nous en sommes arrivés à hypothéquer ce qui nous reste de souveraineté avec la signature d’un Pacte pour la paix. Ce nouveau pacte, en son alinéa 7, tel un diktat imposé à un pays sous tutelle, dispose : « En cas de divergence, dans la mise en œuvre de l’Accord, les décisions et les arbitrages de la médiation internationale auront un caractère exécutoire… ». Du coup, la médiation internationale se donne les coudées franches pour réorganiser le Mali à sa guise, que cela soit ou non dans l’intérêt du peuple malien. Pire, avec le découpage administratif prévu et dont personne ne veut parce que n’ayant fait l’objet d’aucun débat consensuel, c’est la partition de fait du Mali qui est programmé.
Assurément, plus d’un foyer est à éteindre. Mais, au lieu de s’y employer, les autorités ont opté pour la fuite en avant. Les exigences de notre peuple sont connues : reconquête de l’indépendance nationale, de l’unité et de la souveraineté, sécurité et mieux-être. En réponse, c’est la négation de la crise politique, la répression aveugle de la contestation, l’arrogance envers ceux qui résistent, des promesses mirobolantes nous renvoyant à des réalisations prévues jusqu’en 2030 quand, en 2019, deux Maliens sur trois vivent avec moins de 500 F CFA par jour. En réponse, le gouvernement s’est assigné, comme programme, une politique aux antipodes des préoccupations de notre peuple.
Plus que jamais, l’option doit être celle de la Résistance car, avec l’éloignement de toute perspective de paix véritable, c’est l’existence du Mali qui se trouve compromise. Plus que jamais, la recherche d’un consensus autour des grandes préoccupations de la Nation est à promouvoir car, plus que jamais, il nous incombe de sortir de la crise et recréer les conditions d’un véritable sursaut national.
Militantes, militants du MPR,
Puisse 2019 soit l’année de la concrétisation de ces différentes aspirations.
Bamako, le 1er janvier 2019
Choguel Kokalla Maïga
figaromali