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VISITE DU PRESIDENT IBK EN FRANCE : La grande messe de Paris

Il faudrait craindre pour le Mali non un plan Marshall, mais bien la mise en coupe réglée de l’économie malienne au profit des rebelles et de leurs protecteurs français.

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita effectuait depuis mardi 21 octobre à Paris une visite d’Etat en compagnie de plusieurs membres du gouvernement (une dizaine selon une source autorisée) et de plusieurs hommes d’affaires.

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L’objectif affiché de ce voyage serait la reconstruction du pays (on devrait dire le Nord) après les dégâts causés par les rebelles et les jihadistes dans le sillage de la crise suscitée par les mouvements rebelles à partir de mars 2012.

Si une telle rencontre était nécessaire dans le contexte que nous vivons compte tenu de l’ampleur de la destruction des infrastructures routières et administratives, en revanche la mobilisation de tout ce beau monde pour un tel voyage ne se justifie que dans la perspective d’organiser pour ces hommes et ces femmes qui d’ailleurs ne rêvent que des hôtels français, une sortie de villégiature qui ne dit pas son nom.

Le Mali étant au centre de cette affaire, en toute logique, cette conférence aurait dû se tenir à Bamako et non à Paris même si c’est le Mali qui est demandeur et la France l’un des généreux contributeurs.

Mais les révoltes périodiques des Touaregs contre le gouvernement malien ne peuvent se comprendre sans l’implication tantôt voilée tantôt au grand jour de la France et ce sont ces différents coups fourrés de Paris qui lui donnent un rôle de parrainage dans les rapports de Bamako avec les mouvements rebelles.

Des analystes sont même allés jusqu’à souligner que Paris, dans le dessein de voir naître un Etat touareg au nord du Mali, ne faisait qu’y provoquer des conflits armés pour non seulement affaiblir le gouvernement malien, mais également pour profiter de cette crise en organisant une opération de reconstruction dont elle assurerait la maîtrise.

Dans la situation présente, les différents scandales financiers soulevés par les autorités maliennes au cours des deux dernières années, ne pourront que leur faire adopter le profil bas en face de leurs interlocuteurs français et de leur faire accepter toutes les conditionnalités de Paris et de ses partenaires européens.

Les responsables français sont régulièrement informés de tout ce qui se passe au Mali par des réseaux dont les méthodes de travail s’apparentent plus à la déstabilisation politique qu’au devoir d’informer et la délégation malienne gagnerait, au cours de cette conférence, à jouer carte sur table plutôt que de chercher à camoufler des indélicatesses imputables à certains responsables.

La France apparaît, dans cette rencontre comme le grand manitou qui distribuerait les rôles et les sanctions, de manière à clarifier davantage les positions à son profit. La récente nomination de Nina Walett Intalou, une figure de proue du MNLA, connue pour ses prises de position racistes et résolument tournées contre l’Etat malien, à la 1re vice-présidence de la Commission justice et réconciliation, semble porter la marque de ses contraintes en ce que sans cette hypothèse, une telle démarche paraît tout à fait incongrue, vu le passé de cette dame qui d’ailleurs doit tout au Mali.

En d’autres termes le président de la République et ses compagnons de voyage (villégiature ?) ne vont à cette messe que pour tenir le chœur à la suite des maîtres métropolitains. Si malgré tout, des décisions importantes en termes de financements étaient prises au cours de cette conférence, il faudrait craindre pour le Mali non un plan Marshall, mais bien la mise en coupe réglée de l’économie malienne au profit des rebelles et de leurs protecteurs français.

Yiriba

 

Source: lesechos

 

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