Le nombre de société de gardiennage à Bamako ne cesse de croitre. Et la soirée du 31 décembre est une occasion propice pour les agents de se frotter les mains. Car aujourd’hui, tout le monde fait appel plus ou moins aux services des sociétés de gardiennages. Que ce soit devant les résidences privées, dans les commerces, les boites de nuits, etc.
Malgré les risques, ce métier attire de plus en plus de jeunes ruraux ou diplômés sans emplois, plus ou moins désœuvrés.
Etant toujours sur le qui-vive, car intervenant de jour comme de nuit, en période de forte insécurité, les vigiles sont constamment en danger et doivent faire certaines tâches ingrates qui dépassent souvent la simple surveillance.
Yacou, gardien à Sirakoro raconte : « Moi, je suis ici en tant que gardien, mais souvent, j’ai l’impression que je suis bon à tout faire dans la cour ». Dans les familles ou entreprises à garder, le vigile est à la fois l’œil et l’oreille du chef de famille ou du patron. C’est une véritable boite à secret dans la discrétion et le professionnalisme.
Toutefois, ils ne disposent généralement pas de grands moyens de défense et le salaire n’est pas aussi professionnel aux risques qu’ils en courent. Seulement quelques éléments dissuasifs (bâton, torche), En ville, ils sont confrontés à toute sorte de violences : insulte, moquerie. Il faut composer souvent avec un public hostile et parfois totalement indifférent :
« Nous, on doit garder un œil sur tout le matin comme la nuit. Il y a dès fois des clients qui passent sans même nous saluer. Mais, nous sommes aussi préparés à toute éventualité comme tous les vigiles, nous avons subi des formations de secourismes au cas où », confie Drissa, assis devant une boutique à Faladiè.
Quand à cet agent à la retraite, la base de ce travail c’est la communication. Et il demande beaucoup de sport : « Rester débout toute la journée demande un effort physique constant. Un élément essentiel de notre métier c’est de rester calme, quand les autres s’énervent », soutient-il.
Il faut aussi rappeler que certains agents par le cumul des heures ne jouent pas pleinement leur rôle car ils peuvent passer plus de temps à dormir qu’à surveiller. Le métier de vigile est en pleine mutation au Mali. Ainsi, il convient donc de se demander si ces hommes et ces femmes sont de simples agents de surveillance dans leur uniforme pour influencer le public ou disposent-ils vraiment de réel pouvoir ?
Andiè Adama DARA
Source: Bamako News