La transition en cours au Mali rebat continuellement les cartes du jeu politique. Le coup de force du 25 mai dernier a rapproché quelques partis et regroupements qui, après l’avoir condamné, veulent mettre en place une coalition démocratique et citoyenne pour une transition consensuelle, inclusive et apaisée.
L’initiative vient de l’Adema-Pasj, qui après s’être retiré de l’alliance Ensemble pour le Mali, (EPM) autour de l’ancien Président IBK, s’est réunie pour définir ce qu’il fallait faire dans le nouveau contexte.
Le parti de l’Abeille a donc entamé des visites à d’autres partis et regroupements pour non seulement expliquer la raison de son retrait de l’ancienne majorité mais aussi discuter avec eux de la situation sociopolitique actuelle du Mali.
Après des rencontres avec l’Action républicaine pour le progrès (ARP) et l’Alliance pour la république (APR), l’idée de la création d’un front pour « restaurer les valeurs démocratiques et républicaines du pays » a germé. Pour le faire « sans exclusion », l’Adema a poursuivi ses visites, notamment au Parena, rencontre durant laquelle l’option de regrouper plus large a été formalisée.
Le 2 juin dernier, une grande rencontre s’est tenue à la Pyramide du Souvenir, incluant des partis qui jusque-là n’avaient pas été approchés par l’Adema, comme les FDP – Malikura et la COFOP.
Un appel à toutes les forces vives, « aux fins de constituer une coalition démocratique et citoyenne pour une transition consensuelle, inclusive et apaisée », a été lancé. Par la suite, l’EPM et la plateforme Jigiya Kura d’Housseyni Amion Guindo ont rejoint les initiateurs.
Alliance électorale ?
« C’est d’abord un combat pour la démocratie. Nous allons nous impliquer dans la gestion de la transition pour aller à des élections crédibles et transparentes, dans les délais prescrits par la communauté internationale et en accord avec la Charte de la transition », résume Yaya Sangaré, Secrétaire à la communication de l’Adema.
Mais, à l’en croire, il n’est pas exclu que cette nouvelle coalition politique aille au-delà et se transforme en plateforme électorale, cela dépendant de la « convergence des points de vue et de la vision que nous allons partager ».
Toutefois, cette vision ne semble pas pour l’heure unanime au sein des partis composant la nouvelle coalition. Elle n’a même « rien à avoir avec tout cela », clame Djiguiba Keita dit PPR, Secrétaire général du Parena qui assure que son parti se limite pour le moment à la transition.
Mohamed Kenouvi
Source: journaldumali