Deux ans après la reprise de Palmyre par l’armée syrienne au groupe État islamique, les habitants de la ville antique continuent de rentrer au compte-gouttes. La cause principale de ce retard est la lenteur dans le rétablissement des services publics de base.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le retour de 400 habitants dans la ville de Palmyre, située à quelques centaines de mètres des célèbres ruines antiques, a été couverte en grande pompe par les médias syriens et russes.
Des images montrent des bus transportant des femmes, des enfants et des personnes âgées arriver dans la cité, occupée pendant trois ans par le groupe État islamique et reprise en mars 2017 par l’armée syrienne.
Plus de deux ans après la reconquête de Palmyre, la majorité des 50 000 habitants ne sont toujours pas revenus. Ils sont soit à Damas, 200 kilomètres plus au sud, soit à Homs, à l’ouest.
La lenteur du retour des déplacés s’explique par le retard pris dans la réhabilitation par l’État des services publics. Si les ruines causées par les combats ont été déblayées, l’eau et l’électricité n’ont toujours pas été rétablies dans l’ensemble de la ville, qui a changé de mains à plusieurs reprises entre les troupes gouvernementales et les jihadistes.
L’absence d’opportunités d’emplois dans cette cité, où le tourisme faisait tourner l’économie, explique aussi le peu d’enthousiasme des habitants à revenir. Les touristes ne sont plus qu’un lointain souvenir et ne sont pas prêts de revenir de sitôt, surtout que les jihadistes ont détruit ou endommagé les plus beaux sites romains de la ville.
RFI