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Sy Kadiatou Sow, l’héroïne du non au référendum

De sa création, le 11 juin 2017,  jusqu’à la décision du président Ibrahim Boubacar Keita de surseoir au projet référendaire, la plateforme « Antè Abana-Touche pas à ma Constitution » a tenu plusieurs marches, meetings et assemblées générales sans casser une brique.

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C’est en soi un exploit quand on sait que la colonne vertébrale de ce mouvement se constitue d’associations de jeunesse par nature promptes à jouer des muscles.  Mais la plateforme a pu le réaliser, c’est en partie grâce à sa présidente: Madame Sy Kadiatou Sow.

Elle fait vider un exalté

Portée à la tête de la plateforme lors l’assemblée constitutive du dimanche 11 juin, Mme Sy a su managé le rassemblement avec rigueur, fermeté, mais aussi avec un grand sens de l’écoute. Dès sa prise de fonctions à la direction de ce mouvement hétéroclite et spontané, l’ex-gouverneure du district de Bamako montre les couleurs en édictant les règles de base de la plateforme: « La plateforme avait pour seul objectif le retrait du projet de révision constitutionnelle. Aucun sujet en dehors de la révision ne sera traité au sein de la plateforme et aucun manquement au respect ne sera toléré ».  Joignant le geste à la parole, Madame Sy fait immédiatement expulser de la salle de l’Assemblée un jeune homme qui appelait à l’achat de machettes pour s’attaquer  aux partisans du « Oui » au référendum. Elle va jusqu’à interdire au jeune homme toute participation à des assemblées du mouvement.

Intraitable, Madame Sy  ne manque jamais de recadrer tout intervenant qui tient des propos désobligeants ou haineux. Elle retrouve vite son qualificatif de « dame de fer » et tout le monde se plie volontiers à la discipline qu’elle fait régner tant à l’occasion des réunions qu’à celle des marches et meetings. Quand, un jour, un participant propose de prendre contact avec des militaires pour en finir avec le régime, les membres  se mettent à déplorer l’absence de Madame Sy (empêchée) car tous sont convaincus qu’elle n’aurait pas manqué de sermonner, voire d’expulser l’orateur.

 Fidèle interprète des décisions communes

Pour autant, la présidente n’interrompt personne et laisse tous les militants s’exprimer librement dans le respect dû aux autres et à la République. Elle fait appliquer strictement les décisions prises en commun. Elle se fait aussi un devoir de porter une sèche réplique aux attaques du pouvoir. Ainsi, au cours de la conférence de presse tenue à la fin du sommet du G5-Sahel à Bamako, le président IBK a tonné en agitant le doigt: « Je sais, on joue sur l’article 118 de la Constitution qui interdit toute révision constitutionnelle quand une partie ou la totalité du pays est occupée par une puissance étrangère. Quelle est la puissance étrangère qui occupe le Mali ? Il n’y en a pas ! On veut pousser le président Keïta à la faute, ainsi aller tranquillement, allègrement vers une transition, laquelle transition permettrait à ceux qui ont peur du suffrage de se faire une place au soleil! ».

Aux propos présidentiels, Madame Sy  réplique: « Nous avons tous suivi le spectacle affligeant du président. Mais ce qui est difficile à comprendre est que le chef d’Etat ne parvienne pas à contenir sa colère devant ses invités de marque au cours d’une cérémonie officielle, très solennelle. Comme on le dit, la colère est toujoursmauvaise conseillère. Nous souhaitons et espérons qu’entre le cœur et la raison, la raison  finisse par l’emporter. Le président de la République doit comprendre que ceux d’en face ne sont pas des enfants turbulents, capricieux qu’il faut rappeler à l’ordre en agitant un doigt menaçant. Ceux d’en face sont des femmes et hommes déterminés à assumer pleinemenleur citoyenneté. Ni intimidation, ni menace, ni invective, ni mépris de certains partisans zélés ne pourront les distraire. C’est un vaste mouvement qui est enclenché  et ce mouvement est en marche. Ils disent qu’ils sont en ordre de bataille, évidemment avec les moyens de l’Etat. Nous leur répondons que nous nous sommes en ordre de marche! ».

Jeudi  17 août, enfin reçue à Koulouba par le président IBK avec plusieurs autres membres de la plateforme du non, Madame Sy tient un discours ferme mais empreint de courtoisie. Elle rappelle au chef de l’Etat qu’il est le président de tous les Maliens et que l’opposition de certains citoyens à un projet politique n’en fait pas de mauvais Maliens. A présent que le président IBK a décidé de surseoir au référendum constitutionnel,  les militants de la plateforme « Ante Abanna » se disent très fiers d’avoir confié leur sort à l’ex-ministre de l’Habitat.

Abdoulaye Guindo

 

Source: .proces-verbal

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