Le ministère des Mines et du Pétrole, de concert avec d’autres départements impliqués dans la gestion de l’orpaillage au Mali, a suspendu temporairement l’orpaillage traditionnel, pour cause de pandémie du Covid-19. Cependant, cette mesure n’est pas observée sur des placers dans le Cercle de Kangaba. Le constat a été fait, jeudi dernier, par une mission d’inspection composée de techniciens du département en charge des Mines et de la direction nationale de la géologie et des mines. Elle était conduite par le conseiller technique Karim Berthé.
C’est un arrêté interministériel en date du 27 mars 2020 qui a défendu l’accès des sites aux orpailleurs jusqu’au 30 avril prochain. En effet, avant la détection des premiers cas testés positifs au coronavirus dans notre pays, les autorités avaient pris des dispositions préventives. «C’est en application de ces directives que cet arrêté interministériel a été pris», a rappelé Karim Berthé. La mission, a ajouté le conseiller technique, est alors là pour constater le respect de cette décision et expliquer par la même occasion aux populations les mesures de prévention nécessaires à observer contre cette maladie.
Pour y arriver, la mission de supervision, arrivée à Kangaba, s’était faite accompagner sur les placers par les autorités locales. Elle avait par ailleurs pris le soin de respecter les mesures barrières et de prévention contre la maladie à coronavirus, comme pour montrer la voie à suivre. C’est ainsi que la mission d’inspection a mis le cap sur Bangolé, un site d’orpaillage situé à 7 km de Kofilatiè, Commune de Kagnoko. Là, les exploitants, ayant été informés de l’arrivée de la délégation, ont déserté les lieux, laissant derrière eux leur matériel de travail. « Face à cette maladie, on nous avait demandé d’arrêter les activités d‘orpaillage pendant quelque moment et tous les orpailleurs ont été informés. à ce jour, l’orpaillage n’est pas complètement suspendu, mais le nombre d’orpailleurs a diminué sur les sites », a témoigné Sidiki Sanogo, le représentant du chef de village. En s’adressant aux responsables locaux en charge de l’orpaillage, le chef de la mission a rappelé que c’est pour protéger les exploitants qu’il a été demandé de suspendre les travaux d’orpaillage. « Ce secteur est le plus fragile face à cette maladie. Cela, compte tenu non seulement du nombre de personnes qui y travaillent, mais aussi des sites qui sont généralement situés dans des zones frontalières », a prévenu Karim Berthé.
Toutefois, face à cette approche dans la sensibilisation qui semble montrer ses limites, les autorités minières menacent d’appliquer l’arrêté interministériel dans toute sa rigueur, afin de prévenir les risques de contagion sur les sites d’orpaillage, selon le directeur national de la géologie et des mines. « Il est nécessaire de prendre cette décision radicale. Actuellement, au niveau des sites, les orpailleurs travaillent sans respecter les mesures barrières, ni prendre d’autres mesures de protection. Nous exigeons le respect de l’arrêté interministériel», a lancé Cheick Fantamadi Keïta.
à l’issue des échanges, les responsables locaux ont confirmé avoir reçu la décision de suspension. Ils ont promis de s’impliquer pour la bonne application de cette mesure.
B. B. C.
Source : L’ESSOR