L’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, a été signé le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 à Bamako, au bord du fleuve Djoliba. Ce document, fruit de plusieurs mois de longues négociations tenues chez notre grand voisin du Nord, l’Algérie, a, nonobstant quelques difficultés, connu des avancées significatives dans sa mise en œuvre.
Dans le registre des réformes politiques et institutionnelles, on note l’opérationnalisation des nouvelles Régions de Taoudénit et de Ménaka ; la mise en place des autorités intérimaires à Tombouctou, Gao et Kidal ainsi que des collèges transitoires à Taoudénit et Ménaka. A ces acquis s’ajoutent la relecture des principaux textes sur la décentralisation, l’administration du territoire et les élections, à savoir la loi déterminant les conditions de la libre administration des Collectivités territoriales, la loi portant Code des collectivités territoriales, la loi portant Statut général des fonctionnaires des collectivités territoriales et la loi portant Statut particulier du District de Bamako. Du reste, la mise en œuvre de certains engagements de l’Accord exige une révision de la Constitution du 25 février 1992, notamment pour prendre en charge les dispositions du texte relatives à la mise en place de la deuxième Chambre du parlement. Un autre point positif enregistré dans la mise en œuvre de l’Accord a trait à l’opérationnalisation des Mécanismes opérationnels de coordination (MOC) à Gao, Tombouctou et Kidal.
Les éléments du MOC sont notamment chargés de lutter contre le terrorisme. Précédant le processus Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants, la présence effective des Forces armées maliennes (FAMA) à Kidal a été bien accueillie par l’opinion nationale et internationale. Disposition majeure de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, la Conférence d’entente nationale s’est tenue du 27 mars au 2 avril 2017 au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba. La rencontre a, entre autres, permis d’ouvrir un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Le processus a abouti à l’élaboration d’une Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
C’est certainement grâce à ce climat de confiance, désor-mais instaurée entre les parties maliennes, que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a effectué, au mois de mars, une mémorable visite à Kidal. Une première depuis quatre ans pour un officiel de son rang. Lors de la campagne électorale pour la présidentielle 2018, le président-candidat, Ibrahim Boubacar Keïta, est allé battre campagne à Kidal ainsi que d’autres candidats.
Massa SIDIBÉ
Source: Essor