Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a hérité, en 2013, d’un pays où tout était à reconstruire. L’Armée était sous-équipée, avec très peu d’avions dans le ciel. Les tenues militaires étaient insuffisantes et le moral des troupes était au plus bas. Le Mali faisait face à la dégradation de sa situation sécuritaire, à la montée fulgurante du terrorisme, au radicalisme religieux, au narcotrafic, à la criminalité transfrontalière. En somme, l’on avait la nette impression que les efforts de reconstruction nationale étaient sapés.
Devant ce triste constat, soucieux de doter le Mali d’un outil de défense moderne et puissant afin de parer à toutes les menaces, le chef de l’Etat, chef suprême des Armées, a initié la toute première Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) de l’histoire de notre pays. Pour rappel, c’est en 2015 que la LOPM a été adoptée par l’Assemblée nationale. Le président de la République a, aussitôt, instruit le gouvernement d’ouvrir ce vaste chantier de réforme et de reconstruction de la nouvelle armée au travers de la LOPM, levier essentiel dans l’instauration de la paix et de la stabilité du Mali.
D’un montant de 1230,563 milliards de FCFA pour la période 2015-2019, la Loi d’orientation et de programmation militaire est un immense investissement pour l’armée. Cette enveloppe est répartie comme suit : 427,6 milliards de F CFA pour les investissements (34,75%) ; 443 milliards de F CFA pour le fonctionnement (35,97%) et 360,4 milliards de FCFA pour le personnel, soit 29,29 %. La mise en œuvre de la LOPM a déjà permis d’améliorer le cadre de vie et de travail des militaires (revalorisation salariale, 10.000 nouveaux recrutements, indemnité compensatrice etc) ; d’améliorer la capacité opérationnelle des unités combattantes (acquisition d’aéronefs, de véhicules de combat et de transport de troupes modernes. En outre, à travers ce texte majeur, des centres d’entrainement et centres de maintenance ont été construits.
La LOPM a aussi permis d’améliorer substantiellement les conditions de vie des troupes avec l’augmentation de la valeur indiciaire ; l’octroi de primes de logements, de zone. S’y ajoutent la mise en place d’un programme des logements sociaux au profit des militaires ; la construction pour les militaires de 1.000 logements sociaux supplémentaires à Kambila, dans le Cercle de Kati ; la prise en charge des ayant-droits des militaires décédés sur le champ d’honneur. L’adoption d’un nouveau statut général des militaires en 2016 constitue également, à n’en pas douter, une avancée significative pour l’armée nationale.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), grâce à la LOPM, de 2015 à nos jours, l’aviation militaire a acquis 11 aéronefs. Il s’agit notamment de: 1 CASA 295 MW, 2 Y-12 pour le transport tactique, 2 hélicoptères de combat MI-35M pour l’appui feu, 2 hélicoptères de manœuvre Super Puma et 04 avions de chasse Super Tucano. En termes de révision et de modernisation, 5 avions, dont un BT 67 Basler, un hélicoptère MI-24D et un hélicoptère Z-9, ont été révisés. En ce qui concerne les équipages, 38 sont en qualification et 20 en formation de base. A ceux-ci s’ajoutent 88 techniciens, soit 68 en qualification et 20 en formation de base.
Au mois de juillet dernier, à la faveur de la cérémonie consacrant la réception officielle de 4 aéronefs de type Super-Tucano sur la Base aérienne 101 de Sénou, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta s’est dit “fier » de ces acquisitions et des pilotes maliens qui savent si bien les manipuler avec adresse.
Pour le chef suprême des Armées, «il n’y a rien de plus grave pour un militaire que de se sentir frustré, impuissant en sachant». «Ces jeunes savent, ils savent faire ! On a vu les démonstrations aériennes du colonel Koné et ses hommes», s’est-il réjoui, ajoutant qu’il leur fallait l’outil. Le chef de l’Etat a redit sa volonté de faire en sorte que notre armée, grâce à la LOPM, puisse reprendre «du poil de la bête, qu’elle soit réhabilitée et qu’elle redevienne une armée digne de ce nom avec toutes les capacités».
«Est-ce que vous pouvez imaginer une seconde, un pays si vaste qui n’avait pas un seul vecteur aérien ?», a questionné le président Kéïta, avant de déplorer le fait que nos soldats sur le terrain n’avaient l’appui d’aucune force aérienne. « De toutes mes forces, ma mission était et demeure de faire en sorte que le peuple du Mali ait l’outil de défense digne de lui et qui est également l’outil de décision politique de tout chef d’Etat. Tout doucement, le Mali acquiert cette capacité de souveraineté nationale, cette capacité de décision souveraine», avait martelé ce jour le chef de l’Etat, très heureux d’avoir pu booster les capacités d’intervention de l’Armée de l’air.
Mamadou SY
Source: Essor