Lors de la Conférence nationale de l’Union pour la République et de la Démocratie tenue samedi dernier, 15 décembre 2018, au Palais des Sports, Soumaïla Cissé a déclaré que le Mali a besoin, pour sortir de la crise actuelle, de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation.
Soumaïla Cissé s’est longuement adressé aux délégués des 55 sections de son parti venus du Mali et de l’extérieur à l’occasion de la Conférence nationale. La gravité de la situation du Mali, l’élection contestée du 29 juillet la création du FSD, les propositions de son parti pour une sortie de crise…tout y est passé.
Pour le président de l’URD, le régime n’a aucun souci des victimes, notamment les ‘’migrants qui souffrent dans leur chair les affres de l’exil que sont la violence et la xénophobie, loin du pays.’’ «J’ai une immense peine en pensant aux nombreuses victimes des conflits intercommunautaires, aux victimes du terrorisme et aux Naufragés du Sahara et de la Méditerranée. Notre pays connaît tellement de morts ces derniers mois que le décompte macabre est accablant pour tous ! Ce sont des victimes oubliées dans le silence complet du régime en place! », a-t-il fustigé.
Le chef de file de l’opposition est catégorique : « Ni les arrestations, ni les détentions arbitraires, ni les violences et autres brutalités policières d’un autre âge, ni la censure honteuse de notre télévision nationale, ni les menaces de toutes sortes ne nous feront accepter l’inacceptable. Certes, le peuple malien a de la patience, mais qu’on ne s’y trompe pas, il conserve tout son courage et tout son honneur. N’en doutez pas un seul instant, le peuple malien saura toujours défendre et restaurer sa dignité et sa souveraineté aujourd’hui, bafouées», a martelé Soumaïla Cissé. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, les Maliens vivent dans une angoisse permanente, nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale, le tout, dans une atmosphère de mensonges et de déni de la réalité que plus personne ne peut encore cacher.
« Oui, tout le monde reconnait que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie. Ainsi, des grèves et manifestations se suivent pour dénoncer : qui, la vie chère, qui, la violation de la Constitution, qui, le projet de découpage territorial, qui, le projet de loi d’entente nationale, et que sais-je encore?», s’est interrogé l’honorable Soumaïla Cissé.
Le chef de file de l’opposition reconnait les efforts de la communauté internationale et des organisations internationales. « Nous devons reconnaissance et gratitude à tous ceux qui soutiennent notre pays en ces moments troubles. Nous saluons encore une fois, les pays amis et les organisations internationales à travers la MINUSMA, le G5 SAHEL et BARKANE pour leur accompagnement combien précieux dans la recherche de la paix et la lutte contre le terrorisme aux côtés des Forces armées maliennes. Oui les Forces armées maliennes loyalistes et républicaines se battent au quotidien. Elles méritent notre soutien », a-t-il rappelé.
Il a révélé quelques propositions de sortie de crise du parti de la poignée des mains. « Pour le système électoral, nous proposons d’introduire la proportionnelle dans le mode de scrutin et la mise en place un organe autonome de gestion des élections. Ainsi l’innovation principale consiste à avoir à côté des députés élus dans les régions, 5 députés élus par les Maliens de l’extérieur et une liste nationale de 75 députés comprenant 25 Femmes et 25 Jeunes. Le nombre total des Députés passera désormais à 185 au lieu de 147 actuellement sans les Maliens de l’Extérieur. En ce qui concerne le découpage territorial, nous proposons d’ériger tous les 50 cercles existants en régions et de ramener à 2 niveaux au lieu de 3 actuellement la hiérarchie administrative ainsi que celle des collectivités. Notre réforme envisage au niveau du Haut Conseil des Collectivités, en plus des Conseillers nationaux élus dans les Régions, les Communes du District de Bamako et des Régions des Maliens de l’Extérieur, à raison de 2 par Région, 5 Représentants élus par les Leaders Religieux, 5 Représentants élus par les Chefs Traditionnels et Coutumiers, soit un total de 150 Conseillers Nationaux. Ceci renforcera la gouvernance locale et rapprochera davantage l’administration des administrés », a détaillé Soumaïla Cissé.
En prenant la parole, Tiébilé Dramé, Président du Parena a tiré à boulets rouges sur la gouvernance IBK. « Aujourd’hui, le pays s’enfonce, il est dans l’impasse. Le marasme économique et financier frappe à toutes les portes. La vérité, c’est que le pouvoir a échoué. Mais notre peuple n’a pas dit son dernier mot », a-t-il déclaré.
Au cours de cette conférence nationale, il a été annoncé l’arrivée de quatre députés au sein de la famille URD. Il s’agit notamment Ousmane Kouyaté de Kolokani, Niamey Keita de Nara et Mody Fofana de Kéniéba (tous du Rpm) et Bakary Woyo des FARE.
Bourama Camara
Le Challenger