Vendredi dernier, une rumeur probablement issue de l’entourage de Simone Gbagbo et de son avocat circule. Devant des médias, l’ancienne Première Dame n’a pas hésité à exprimer sa joie pour la libération conditionnelle de son mari. Ce qui occasionna des scènes de liesse à Yopougon, fief du Front populaire ivoirien à Abidjan.
« On a libéré Gbagbo ! » « Gbagbo arrive ! » scandaient hommes, femmes, enfants dans les rues qu’ils ont spontanément envahies. La vidéo a vite fait le tour de la toile avant d’être retirée. N’était-ce donc qu’un fake news?
Ce qui est plutôt vrai, c’est qu’au moment où cette situation prévalait aux abords de la lagune Ebrié, partout en RCI et sur les réseaux sociaux, la Cour pénale internationale, qui juge l’ancien président ivoirien, n’avait pas encore annoncé sa décision. Elle ne l’a pas encore fait à ce jour. Alors, question : que vise réellement l’entourage de Simone Gbagbo ? Influencer les juges de la CPI?
Les fake news se définissent comme des informations délibérément fausses délivrées dans le but de tromper un auditoire. Elles peuvent émaner d’un ou plusieurs individus (par le biais de médias non institutionnels, tels les blogs ou les réseaux sociaux), d’un ou de plusieurs médias, d’un Homme d’Etat ou d’un gouvernement. Elles participent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage (financier, idéologique, politique, etc.)
Les fake news emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d’augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne. En multipliant de façon exponentielle les fake news, les réseaux sociaux ouvriraient une nouvelle ère de l’information, parfois baptisée «ère post-vérité». Et le fait que très souvent les rédacteurs ne soient pas identifiables rend difficiles les procédures pour diffamation ou calomnie.
Lors de la présidentielle qui a vu l‘Amérique se ‘’trumper’’ lourdement, la direction de campagne de Donald Trump aurait utilisé de nombreux fake news contre Hilary Clinton. L’entourage de l’actuel président américain fait même l’objet d’enquête à ce sujet. Sa campagne aurait utilisé des services russes pour influencer l’opinion des citoyens américains. Ce que continue de nier le locataire de la Maison Blanche.
Toutefois, les fake news sont aussi reconnues et revendiquées par des instances officielles, comme celles propagées en mai 2018 par les autorités ukrainiennes. Ce fait inédit pose fondamentalement la question même de la crédibilité de toute information
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger