Constitue une gifle à la souveraineté du Mali le Pacte pour la paix signé par les Nations Unies et le gouvernement malien, selon Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre et président de la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN).
La Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN) a présenté le 13 décembre dernier à l’hôtel Radisson de Bamako son deuxième rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Selon l’ancien Premier ministre, l’appropriation de l’Accord par les populations devient un écueil insurmontable, faute des mots justes. La communauté internationale, a-t-il souligné, a continué d’exiger l’application intégrale et à la lettre de l’accord, sachant bien que le gouvernement malien fait face à de multiples résistances contre les reformes et les procédures pour leur adoption. «Dans cette situation véritablement complexe, la communauté internationale prend le risque mal calculé de se substituer à l’Etat du Mali à travers un Pacte pour la Paix, lequel n’est rien d’autre qu’une « gifle » à la souveraineté du Mali. Ce grand ‘’machin’’ selon le général DEGAULLE, ambitionne de réaliser intégralement l’Accord dans un bref délai, ce qui relève de la quadrature du cercle », a affirmé Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Le découpage territorial est une mise à mort de l’Etat-nation en appelant au développement du communautarisme et au repli identitaire. « la crispation du climat politique, social et économique aggravée par la recrudescence de l’insécurité du nord au sud en passant par le centre et les conflits inter et intracommunautaires résultants surtout de la poussée exacerbée du repli identitaire constituent aujourd’hui sans nul doute de sérieux obstacles supplémentaires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation », a-t-il lancé.
En invitant le gouvernement, la classe politique et la société civile à des débats contradictoires mais sincères pour aplanir les difficultés au tour de la mise en œuvre de l’accord, Ahmed Mohamed Ag Hamani dira que la coalition citoyenne de la Société civile ne sera jamais complice de qui que ce soit pour la division du Mali. « La refondation du Mali, pressentie dans l’accord, doit être voulue et décidée en toute liberté par tous les Maliens », a-t-il conclu.
Jean Baptiste Kané, stagiaire
Le Challenger