La Banque mondiale a rendu public, hier, dans ses locaux, son premier rapport trimestriel du Système de suivi permanent qui décrit les changements dans le Nord du Mali tels que perçus par les citoyens. Ce rapport présente les principaux résultats obtenus à partir des données collectées aux mois de janvier, février et mars 2016. « L’objectif principal du système de suivi permanent est d’informer mensuellement le gouvernement, les partenaires au développement du Mali de l’impact des projets de développement sur le relèvement socio-économique et le retour de la sécurité au Nord du Mali », a expliqué Boubacar Sidiki Walbani, représentant le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali.
Le dispositif a été élaboré par la Banque mondiale dans le cadre de la Mission d’identification et d’évaluation conjointe (MIEC) prescrite par l’Accord pour la paix et la réconciliation et conduite par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, Banque islamique de développement et le Système de Nation unies.
Le suivi permanent permet de collecter des données de façon mensuelle dans le Nord du Mali et d’évaluer l’impact des projets de relèvement et de développement économique sur les populations. Le dispositif publie des rapports mensuels et trimestriels sur la situation socio-économique au Nord Mali et a l’ambition de devenir un observatoire de retour de la sécurité et du développement du Septentrion du Mali.
« L’échantillon comprend un total de 672 ménages repartis dans 56 villages et quartiers dans les trois régions du nord (Gao, Kidal et Tombouctou). Le nombre de village et quartiers est constitué de 50 zones d’enquête retenue pour l’enquête de référence réalisée en août et septembre 2015 et 6 nouvelles zones ajoutées pour élargir la couverture géographique», a expliqué André Marie.
Selon M. Taptue, statisticien-économiste qui coordonne ce projet à la Banque mondiale, il ressort de l’enquête que « les populations et les autorités sont optimistes sur la manière dont les actions de sécurisation sont menées dans le Nord du pays ». Le pourcentage de population qui estime que la situation s’améliore pour le retour de la paix et la sécurité augmente avec le temps, spécifiquement à Gao et Tombouctou.
A Gao, 39% de la population pensent que les actions entreprises en août 2015 pour la sécurité ont porté leurs fruits. Ce pourcentage a augmenté et se situe respectivement à 72%, 71%, et à 82% pour les actions de décembre 2015, janvier et février 2016.
A Tombouctou 44% de la population estiment que les actions ont été positives en août 2015 pour le rétablissement de la paix et la sécurité. Ce pourcentage a suivi une tendance croissante, comme à Gao,http://bamada.net pour se situer à 57% en ce qui concerne les actions entreprises en décembre 2015, à 61% pour les actions de janvier 2016 et à 75% pour mars 2016.
A Kidal, le pourcentage de cette population a d’abord augmenté de 37% à 67% pour les actions menées en août et décembre 2015, avant de décroitre pour se situer à 42% pour les actions de janvier puis augmenter légèrement à 44% en février 2016.
En ce qui concerne l’appréciation de l’Accord pour la paix et la réconciliation, M. Taptue a expliqué qu’il ressort de l’enquête que les populations expriment de plus en plus de satisfaction dans sa mise en œuvre. Dans les trois régions du nord, le pourcentage de population satisfaite de la mise en œuvre de l’Accord a beaucoup varié entre septembre 2015 et mars 2016.
A Gao 71% de la population étaient satisfaites de la mise en œuvre de l’Accord en septembre 2015. Cette proportion a augmenté à 82% en janvier 2016 puis à 90% en février 2016 et se situait à 95% en mars 2016. En conséquence, le pourcentage de population insatisfaite de la mise en œuvre de l’Accord a baissé significativement pendant cette même période.
Dans la région de Kidal, le niveau de satisfaction de la population est significativement inférieur à celui observé à Gao et Tombouctou et a beaucoup fluctué entre septembre 2015 et mars 2016. En septembre 2015, quelque 65% de la population à Kidal étaient satisfaites de la mise en œuvre de l’Accord. Ce pourcentage a augmenté de trois points pour se situer à 68% en janvier 2016, puis a connu une baisse importante pour s’établir à environ 40% en février 2016 avant de remonter à 49% en mars 2016.
Dans la région de Tombouctou, le taux de satisfaction de la mise en œuvre de l’Accord a connu une augmentation presqu’au même rythme qu’à Gao. La proportion de la population qui était satisfaite représentait 58% en septembre 2015. Cette proportion a augmenté à 77% en janvier et février 2016 avant de faire un bond à 95% en mars 2016.
A. D. SISSOKO
Source : L’ Essor