Le Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance est fortement préoccupé par la détérioration de la situation politique et sociale au Togo à la suite des violentes répressions exercées par le pouvoir contre les marches pacifiques organisées par les partis politiques d’opposition.
Plusieurs villes de l’intérieur comme Sokodé, Bafilo, Mango, Kpalimé, Bassar, Tchamba, Anié, Tsevié ainsi que Lomé la capitale, ont été le théâtre de violents affrontements qui se sont soldés par de nombreuses victimes, pour la plupart tuées à balles réelles, des maisons incendiées ainsi que des symboles de l’Etat.
À la date du 31 octobre, plusieurs dizaines de militants des partis d’opposition croupissent dans les geôles et sont victimes de tortures ainsi que de traitements dégradants et humiliants. On signale également l’apparition de milices privées, véritables escadrons de la mort, appartenant au Parti au pouvoir l’UNIR (l’Union pour la République) qui sèment la terreur dans plusieurs villes du pays.
Les manifestations organisées à l’appel du Parti National Panafricain (PNP) le 19 août, celles des 7, 20 et 21 septembre, des 18, 19 et 20 octobre 2017 organisées par CAP 2015, le PNP, le Groupe des 6, Santé du Peuple et CAR (Comité d’Action pour le Renouveau) demandaient le retour à la Constitution originelle de 1992, la limitation des mandats présidentiels à 5 ans renouvelables une seule fois, l’organisation du scrutin présidentiel à deux (2) tours, le droit de vote pour les Togolais de la diaspora, le déverrouillage des institutions et la libération des prisonniers politiques.
Devant la gravité de la situation, le Parti SADI :
– Condamne fermement la répression brutale et sauvage des manifestations pacifiques organisées par les partis d’opposition ;
– Condamne l’utilisation disproportionnée de l’usage de la force par les autorités qui ont fait appel aux forces armées dans le maintien d’ordre ;
– Condamne les actes de brutalité commis sur les défenseurs des Droits de l’Homme dans l’exercice de leur mission de protection et de défense des libertés fondamentales universellement reconnues ;
– Dénonce l’institutionnalisation de l’impunité assurée aux auteurs des violations massives des droits de l’Homme et des actes avérés de torture. A cet sujet, il faut rappeler le rapport établi en 2005 par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) suite à la sanglante répression qui a suivi l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé et qui faisait état de 811 morts ;
– Appelle les autorités togolaises à respecter leurs engagements internationaux, notamment la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples dont l’article 11 garantit le droit de se réunir, ainsi que la résolution 281 de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples sur le droit de manifester pacifiquement ;
– Exprime son soutien et sa solidarité avec les forces politiques démocratiques du Togo qui luttent pour des changements politiques et institutionnels véritables et l’avènement de la démocratie.
Bamako, le 31 octobre 2017
Le Bureau Politique
Le Secrétaire Administratif
Le Reporter