Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé et la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale au Mali, Mme Soukeyna Kane, ont procédé le jeudi 29 mars à la signature de trois importants accords de financement. Il s’agit du Projet d’Appui Régional à l’Irrigation au Sahel (PARIIS), du Projet d’Appui au Développement du secteur de l’Elevage (PADEL) et du Projet de Réhabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger (PREEFN). Le montant global, qui est d’environ 62,04 milliards F CFA est reparti comme suit :
13,75 milliards de F CFA pour le financement du PARIIS, 33 milliards de FCFA pour celui du PADEL et 15,29 milliards de FCFA pour le PREEFN.
En effet, pour le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, ces projets s’intègrent pleinement dans les priorités du Gouvernement malien qui est en passe de mettre en œuvre des pôles de développement agricoles, après avoir fait de l’Agriculture le moteur de son développement en allouant 15% des ressources du Budget National à ce secteur.
Il faut retenir que l’objectif du PARIIS est d’améliorer la capacité des parties prenantes à développer et gérer l’irrigation et d’accroitre les superficies irriguées en suivant une approche régionale basée sur les solutions dans les pays du Sahel. Il vise à remédier aux problèmes récurrents du développement de l’agriculture irriguée, grâce au renforcement des capacités institutionnelles et au développement de solutions d’irrigation dans les zones d’intervention sélectionnées dans chacun des pays.
Quant au PADEL, il a pour objectif de soutenir les filières d’élevage sédentaire sélectionnées, notamment la viande rouge de bovin et de petits ruminants, le lait, la volaille et la pisciculture. Il vise aussi les filières de diversification des porcins, l’apiculture et la production de miel. Dans sa mise en œuvre, le PADEL appuiera les activités de développement de l’élevage dans toutes les filières sélectionnées, depuis la production jusqu’à la commercialisation, dans la mesure où ces activités sont susceptibles d’avoir des répercussions positives sur l’économie malienne.
S’agissant du PREEFN, il ambitionne de réduire les contraintes au transport intérieur par voie navigable, à mettre en œuvre des mesures visant à réduire la sédimentation et l’érosion des berges dans les lieux critiques et à créer des possibilités d’amélioration des moyens de subsistance des populations locales. Le PREEFN procèdera à des opérations ciblées de dragage des bancs de sable et participera à la remise en état des ports à Macina, dans la région de Ségou, et à Diafarabé, dans la région de Mopti. Le projet bénéficiera à environ 100 000 personnes, notamment les opérateurs de transport, groupements ruraux, agriculteurs, pêcheurs, organisations de la jeunesse, femmes et personnes vulnérables dans le delta du fleuve Niger.
«C’est avec plaisir que je me trouve à nouveau dans cette salle, désormais familière, pour cette cérémonie qui traduit la qualité de la coopération entre le Gouvernement du Mali et le Groupe de la Banque mondiale » a déclaré la Directrice des Opération de la Banque Mondiale au Mali, Madame Soukeyna KANE avant d’ajouter : « Nous serons soucieux, comme vous, de maximiser les complémentarités avec les autres projets en préparation et d’amener les autres Partenaires Techniques et Financiers à s’engager, d’une part, sous la bannière de l’Initiative pour l’irrigation au Sahel comme cela se fait déjà dans d’autres pays et d’autre part, sur celle du développement agropastoral au Mali. »
*****************
AMENAGEMENT DU TERRITOIRE : LE PROCESSUS D’ÉLABORATION DU SCHÉMA NATIONAL LANCÉ
Notre pays se dote d’un schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) consensuel devant servir de cadre d’intervention territorialisé et à long terme. Le processus d’élaboration de cet outil de planification spatiale a été lancé, la semaine dernière à l’hôtel Salam, à la faveur d’un atelier national. L’ouverture officielle des travaux était présidée par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, en présence d’une dizaine de membres du gouvernement dont le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population, Adama Tiémoko Diarra. Le SNAT est un ensemble documentaire composé d’énoncés littéraux et d’expressions graphiques présentant les orientations, les objectifs et les résultats attendus d’une vision de développement spatial, physique et environnemental basées sur des options politiques, les ressources naturelles disponibles, la dynamique sociale… Outil de gouvernance et de cohérence territoriale, mais aussi de prospective avec une vision stratégique pour le futur, ce schéma devra établir la photographie actuelle des différentes composantes du pays, le bilan des activités sectorielles et identifier les stratégies sectorielles adoptées. Il définira également les potentialités et les contraintes relatives au développement des territoires, réalisera une cartographie thématique du territoire et devra proposer les perspectives économiques et les orientations de développement. Le SNAT a aussi pour ambition de servir de cadre de référence et d’harmonisation pour les schémas sectoriels et les schémas d’aménagement régionaux et locaux. Ce schéma national est d’autant plus nécessaire que notre pays connait un rythme accéléré de la croissance démographique. En même temps, des disparités intra et interrégionales se manifestent par la répartition déséquilibrée des populations, des activités, des infrastructures et des équipements. «Dans ce contexte, il faut trouver des réponses adaptées en termes d’organisation du territoire pour amorcer un développement équilibré, harmonieux et durable», a soutenu le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population. Adama T. Diarra a mis en exergue les mille et une utilités d’un schéma d’aménagement du territoire qui, de par sa fonction transversale et fédératrice, contribue au renforcement des capacités institutionnelles à tous les niveaux. Entre autres, il fixe les vocations des terres et établit les principes régissant la localisation des grandes infrastructures de transport, des grands équipements et des services collectifs d’intérêt national. Aussi, offre-t-il un cadre de dialogue aux populations, répartit les fruits de la croissance économique entre les collectivités, grâce à la redistribution spatiale harmonieuse et équilibrée des services sociaux de base. «Il s’agira, tout simplement, de ne pas laisser fonctionner les mécanismes économiques dans leur plus grande spontanéité », a-t-il résumé. Le ministre a rappelé que toutes les Régions, ainsi que plusieurs Cercles et Communes disposent de schémas d’aménagement qui doivent être actualisés et mis en cohérence après la finalisation du schéma national d’aménagement du territoire. Pour le financement du processus d’élaboration du SNAT, le gouvernement, en plus de ses propres efforts, a obtenu de la Banque africaine de développement (BAD) un don d’un million d’unités de compte, soit 860 millions de nos francs.
La rédaction