A l’occasion de la commémoration de la semaine des Martyrs de Mars 1991, le ministère de la Culture a organisé, le lundi 26 mars, un colloque autour du thème : ‘’Crise de la citoyenneté au Mali’’.
Cette rencontre était présidée, à la Pyramide du souvenir, par madame la ministre de la Culture, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, en présence de son homologue de l’Économie numérique et de la communication, Harouna Modibo TOURE ; de l’ancien Premier ministre Moussa MARA ; de Mme SY Kadiatou SOW ; de plusieurs étudiants des Universités de Bamako…
S’inscrivant dans la logique de la commémoration de la semaine des martyrs, ce colloque fait suite à d’autres, organisés en 2015, 2016 et 2017. Il avait pour objectif de procéder à une analyse et un diagnostic prospectif de la problématique de la crise de la citoyenneté dans notre pays afin de procéder à l’élaboration d’une Charte des valeurs pour la renaissance de la citoyenneté.
Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, la ministre de la Culture, N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, a rendu un vibrant hommage à tous les hommes et femmes qui se sont sacrifiés pour la liberté démocratique dans notre pays.
Elle a affirmé que le thème retenu cette année était d’une importance capitale, si bien qu’à l’heure de la compétition mondialisée, de la multiplication sans précédent des défis géopolitique et sécuritaire dans le monde et en Afrique de l’Ouest, la défense de la Patrie ne devrait plus être seulement un devoir constitutionnel. Mais, souligne-t-elle, chaque citoyen et citoyenne se doit le devoir d’aimer et de défendre sa Patrie.
« Aimer et défendre sa Partie est la seule alternative aujourd’hui de convertir ces défis actuels », a-t-elle déclaré. Selon la ministre de la Culture, notre pays connait actuellement des heures sombres quant à la pratique de la citoyenneté et la négation de nos valeurs sociétales. Elle s’est dit persuadé que ce colloque permettra de poser les jalons d’une bonne citoyenneté pour la jeunesse qui est la clé de voûte du développement socio-économique du pays, à travers la politique de construction citoyenne.
Pour madame la ministre, il ne suffit pas de déclarer son amour pour sa patrie, de croire en sa patrie, mais plutôt se mettre dans les dispositions et de les traduire en actions. Elle a conclu en réaffirmant le combat de son département afin d’apporter des réponses appropriées, non pas pour un retour, mais pour un recours à nos valeurs intrinsèques.
Les conférenciers dans leurs exposés ont tour à tour expliqué que l’effritement des valeurs comme la citoyenneté, le patriotisme et l’intégrité est en partie dû à la grave crise qui secoue le Mali, depuis quelques années maintenant. Pour sortir de ce cycle infernal, ils ont proposé un changement de comportement à tous les niveaux. Toute chose incontournable pour l’avènement d’une autre forme de citoyenneté, donc d’un autre Malien.
Ils ont aussi proposé la restauration des valeurs de construction citoyenne des actions s’inscrivant dans le cadre de la recherche de la paix et de réconciliation. Pour eux, il s’agit de tirer tous les enseignements et les expériences vécues pour apporter des réponses appropriées à la crise des valeurs comme la citoyenneté qui est en train de pousser progressivement notre pays vers le chaos.
L’on apprend des conférenciers que la construction citoyenne va au-delà de l’éducation civique qui fait référence au transfert de l’ensemble des connaissances nécessaires pour promouvoir la participation effective et efficace des populations à la vie politique. Ils ont soutenu que l’éducation à la citoyenneté s’applique notamment à l’éducation électorale, à l’éducation à la démocratie, à la décentralisation, à l’équité des genres, aux droits humains, au développement durable, mais aussi suppose l’observation des valeurs d’altruisme et celles représentatives des identités culturelles.
Comme solution à la crise de citoyenneté, les conférenciers ont proposé entre autres façon de construire le modèle de citoyen malien qui soit plus respectueux de ses droits et devoirs, pétri de valeurs de civisme, de civilité, du respect des normes de transparence, de la bonne gouvernance, de la préservation des biens publics et qui participera activement à asseoir la paix et la solidarité. Mais aussi qui promet le développement socioéconomique et le bien-être des populations à tous les niveaux.
Notons que les recommandations et les conclusions issues de ce colloque serviront à l’élaboration d’une Charte des valeurs pour la renaissance de la citoyenneté.
PAR Magné COULIBALY (Stagiaire)
info-matin