Pour consolider les acquis et promouvoir le sous-secteur de la médecine traditionnelle au Mali, dont les premiers jalons remontent à au moins 50 ans, un partenariat lie l’Université des sciences et des technologies de Bamako (USTTB) au Projet Centres d’excellence africains (ACEPRD) ou « Africa center of Excellence in Phytomedecine Research and developpement », en Anglais. Une mission dudit projet, qui a séjourné, du 19 au 24 mars dernier, dans notre pays, a rencontré la presse, le 22 mars, au département médecine traditionnelle/INRSP (Route de Sotuba), pour expliquer le sens du partenariat et les objectifs de la mission…
La conférence était animée par le Pr Rokia Sanogo, chef DER médecine traditionnelle, en présence des membres de la mission ACEPRD. Il s’agit du Pr Johon Aguiyi, Mark Kparmak du Nigéria et du Dr Koudouwo Koffi du Togo. On y notait également la présence du Pr Mamadou KOUMARE, un des pionniers de la valorisation de la médecine traditionnelle africaine.
Selon le Pr Rokia Sanogo, le Mali est un pionnier en matière de promotion de la médecine traditionnelle en Afrique francophone. Le sens de ce partenariat avec ACEPRD est de consolider les acquis de notre pays, mais également d’être au rendez-vous du donner et du recevoir avec d’autres nations.
Selon la conférencière, il s’agit de mieux contribuer à l’amélioration de la recherche sur les ressources de la pharmacopée et médecine traditionnelles, « notre culture, notre avenir ».
Les Centres d’excellence africains, selon la conférencière, est un projet financé par la Banque mondiale pour former des jeunes et de les transmettre l’amour de la recherche sur la médecine traditionnelle qui est une grande richesse de notre patrimoine culturelle et dont l’exploitation judicieuse peut contribuer au développement durable de notre pays.
Après les phases I et II, la Banque mondiale a lancé la 3e phase de son projet Centres d’excellence africains (CEA).
Il s’agit de programmes de spécialisation régionale qui favorisent le partage des ressources en matière d’éducation et de recherche, renforcent l’internationalisation des institutions d’enseignement supérieur et rehaussent la mobilité des étudiants dans la région.
Cette phase, a-t-elle précisé, met l’accent sur l’investissement dans les infrastructures régionales, l’intégration économique et les biens publics régionaux en préparation.
Il est spécifiquement question de travailler à augmenter le nombre d’étudiants inscrits (diplômés) dans les programmes d’études supérieures (Master, Doctorat), d’améliorer la qualité des programmes d’études supérieures de sorte que les étudiants acquièrent les connaissances théoriques nécessaires et les compétences appliquées et d’améliorer l’impact sur le développement afin que les connaissances acquises par la recherche et les compétences des diplômés soient étroitement liées aux défis du développement.
Le Pr Sanogo a salué cette opportunité qui pourrait non seulement permettre d’approfondir ses savoirs, mais également d’augmenter ses thésards.
Au fait, selon elle, le Département médecine traditionnelle au Mali, malgré ses atouts, souffre de manque en ressources humaines qualifiées, la plupart des jeunes virent généralement dans les officines.
Le projet a, a noté le chef de la mission, a été initié en 2014 sous le leadership institutionnel de l’Université de Jos (UniJos) au Nigéria. Le projet en question a pour objectif de contribuer au renforcement institutionnel des institutions partenaires, à la formation de nouveaux phyto-médecines et la conservation des ressources naturelles médicales.
L’ACEPRD, a-t-il soutenu, a débuté avec cinq universités partenaires d’Afrique occidentale et centrale qui ont signé des conventions de partenariat ou protocole d’accord (MOU) : Université de Lomé (Togo), Université de Ouagadougou (Burkina Faso) ; université d’Abomey Calavi (Benin) ; Université de Bouaé (Cameroun) et l’Université des Sciences et Technologie Kwam N’Kruma (Ghana).
L’Université de Lomé collaborait avec le Département Médecine traditionnelle (DMT) dans le domaine de la formation, recherche et développement de phyto-médecines, notamment le projet mobilité de Dr Adama Denou, financé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).
C’est ainsi que dans le cadre de la collaboration institutionnelle, le Dr Denou a représenté le DMT à l’atelier international, organisé par le projet ACEPRD, en septembre 2015 à Lomé. En 2016, a-t-il poursuivi, le DMT a initié le processus de partenariat avec ACEPRD, ce qui a d’abord abouti à la signature d’un MOU entre l’Université des sciences et des technologies de Bamako (USTTB) et l’Université de Jos, avec DMT comme point focal (voire lettre UJ/ACRPRD au Pr Rokia Sanogo).
Le MOU entre l’UNIJOS –USTTB nécessite le développement de plusieurs activités gagnant-gagnant pour les 2 institutions, avec une implication des étudiants enseignants-chercheurs, les chercheurs, des acteurs industriels et la société civile du Mali.
Le séjour de Bamako, a soutenu le Pr Johon Aguiyi, s’inscrivait dans ce cadre de collaboration. Une visite institutionnelle de la direction d’ACEPD qui avait pour objectif de prendre contact avec les autorités universitaires du DMT/INRSP, de présenter le projet ACEPRD, et de mener des séances d’échanges avec le DMT et des partenaires.
La visite a aussi été l’occasion d’échanger sur l’harmonisation et la validation des Curricula de formation modulaire en phyto-médecine et à l’initiation à l’herborisation participative (HP) en ethnopharmacologie, une nouvelle approche de recherche ethnobotanique et le projet de contrat inter-coordination d’assistance (CICA) entre le DMT/USTTB et du CERFOPLAM/UL dans le cadre d’ACEPRD.UJOS, depuis 2014.
Par Sidi Dao
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