Les mesures prises par le gouverneur de la région de Tombouctou seront-elles respectées par les autorités militaires ? Le doute est permis.
Dans un passé récent, le gouverneur de la 6e région, Koïna Ag Ahmedou, avait instruit aux responsables militaires de procéder à des patrouilles dans des endroits du chef-lieu. Mais, sa décision n’a pas dépassé le stade de courrier. Conséquences : la ville de Tombouctou a connu plusieurs assassinats qui ont plongé les populations dans l’émoi.
En réalité, le gouverneur ne semble pas être compris ou écouté par les chefs militaires de la région. Ces derniers ont leur propre agenda et n’exécutent que les décisions de Bamako. En tout cas, c’est l’impression qui se dégage des différentes mesures que le gouverneur a prises depuis son entrée en fonction. Ce qui laisse un doute sur les rapports entre le chef de l’exécutif régional et les militaires.
Le gouverneur, dans sa démarche et pour la sécurisation des personnes et leurs biens, a réitéré son engagement à accomplir cette tâche à travers plusieurs mesures. Des mesures qui prendront effet à partir de ce 1er mars.
Le recensement et l’immatriculation de tous les véhicules sans plaque numérologique nationale au niveau de la direction régionale des transports terrestres et fluviaux de toutes les agglomérations de la région, l’interdiction formelle de la circulation des véhicules et des motos de tous genres et de toutes cylindrées de 22 h à 6 h du matin dans toutes les villes et agglomérations de la région, l’interdiction formelle des déplacements en moyens de transport de tous genres (véhicules, motos et pinasses) de 18 h à 6 h du matin, l’élaboration et mise en œuvre d’un plan de communication et d’un message sur l’utilisation des numéros verts.
Conflit de compétences
Le gouverneur de la région de Tombouctou ne se limite à pas à ces meures, il dit attacher le plus grand prix au respect strict des présentes mesures et informations, qui viennent expliciter et compléter celles édictées par le chef d’Etat-major-général des armées.
Justement, c’est à ce niveau que les populations et les acteurs du développement fondent un doute sur le respect de ces mesures édictées au regard du peu d’implication de l’armée dans son respect. A Tombouctou, il est de coutume que le gouverneur décide des mesures sécuritaires sans être pris en compte par les chefs militaires.
Pourtant dans la région de Mopti, dirigée par un haut gradé, la situation est tout autre et les mesures ont respectées strictement. D’où l’impérieuse nécessité de nommer un gouverneur militaire dans la région en proie à des attaques terroristes et l’insécurité grandissante.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali