Depuis quelques années, particulièrement à Bamako, la chaleur devient de plus en plus intense entre mars et juin. Pendant ces périodes, le thermomètre affiche des températures avoisinant parfois les 50 °C. Si ce terrible réchauffement de la surface de la terre résulte de ce que les professionnels appellent changements climatiques, au Mali, précisément à Bamako, cette forte chaleur peut-être aussi expliquée aussi par la déforestation et à l’absence de plus en plus rare d’espaces verts, véritables poumons d’une cité.
En effet, jusque dans les années 90, il y avait plusieurs endroits à travers la ville de Bamako où à n’importe quel moment de l’année une fraicheur naturelle, voire un frisson (saison froide) vous accueillait au passage en ces lieux. On peut citer, entre autres le champ d’expérimentation de l’IER contigu à la Cité administrative qui en pris une très bonne partie ; toute la zone ACI 2000, qui était l’un des poumons naturels de la ville de Bamako ; les alentours du Lycée Baminata DIALLO et de l’ECICA ; les berges du fleuve Niger en face du CICB ; la zone de Sotuba, etc. Que sont devenus tous ces grands arbres qui jalonnaient la ville des 3 Caïmans ?
Aujourd’hui, avec l’urbanisation galopante et la course folle aux logements et à la terre comme moyen sûr d’investissement tout a été dévasté.
Il n’est pas mal en soi, pour les besoins humains, de couper les arbres, mais c’est la non-régénérescence (la non-plantation d’arbres) qui est condamnable.
Les conséquences de toutes ces activités : Bamako présente aujourd’hui toutes les caractéristiques d’une zone saharienne avec sa chaleur de plomb presque insupportable.
Si les personnes nanties et les plus jeunes ont des solutions alternatives contre la canicule, les enfants et les personnes du 3e âge, eux, reçoivent de plein fouet les affres de cette montée en puissance de la chaleur. En effet, les premiers, avec les climatiseurs, et les seconds avec les plages ou piscines ressentent moins la forte chaleur. Au fait, en cette période de chaleur, certains jeunes fuyant la canicule se réfugient au bord du fleuve durant le week-end. D’autres fréquentent surtout les plages aux sorties de Bamako. Ces baignades ont certes des avantages, mais également des inconvénients.
Pendant la canicule, l’être humain sue énormément et son corps se vide très rapidement de son eau, en déshydratant la peau. Et cela à chaque fois que le soleil brille davantage. Ce qui aboutit à une pression artérielle plus élevée que la normale. C’est-à-dire un changement de température du niveau moyen au niveau élevé.
Ainsi, il est fortement recommandé par les agents de santé de maintenir le corps à l’humidité et se baigner à chaque instant à la mesure du possible.
Aussi, conseillent-ils de boire constamment de l’eau.
Par ailleurs, soutiennent-ils, les vieilles personnes et les enfants sont les plus touchés en cette période. Ils demandent à ce que leur soit consacré un temps spécial pour leur rafraîchissement et surtout ne pas leur donner des aliments à digestion difficile ou chauds. Dans la même dynamique, il est aussi déconseillé de se promener sous ce soleil accablant.
En tout cas, les effets des changements climatiques ne sont pas vécus par tout le monde de la même manière. Alors, il revient à la population, principale victime, de changer de comportement, de protéger son environnement et de mettre la pression sur les autorités pour la prise de certaines décisions.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin