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Sans Tabou: examen sans les enseignants, flagrant délit de violation de la loi !

En pleine période des examens de fin d’année, les enseignants sont dans une logique de boycott. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre ont déposé sur la table du gouvernement un préavis de grève qui débute la semaine prochaine et par la suite boycotter les examens de fin d’année. Ainsi, pour sauver l’année scolaire, le ministère de l’Education nationale dévoile sa stratégie qui consiste à sauver l’année scolaire, même s’il faut violer des lois de la République. Dans cette logique, le département a adressé une lettre aux Directeurs des Académies d’enseignement relative aux dispositions à prendre en vue de la tenue des examens. Face à ce plan B qui consiste à organiser les examens de fin d’année sans les enseignants, l’AMS-UNEEM est monté sur le créneau. Les anciens leaders estudiantins se montrent hostiles à toute décision tendant à prendre des non-enseignants pour la surveillance et la correction des examens. Les autorités s’entêteront-elles à violer la loi, malgré les mises en garde ?

 

Le chapitre 2 intitulé « des enseignants » de la Loi 99 – 046 AN RM du 28 décembre 1999 Portant loi d’orientation sur l’éducation, notamment l’article 22 stipule :
«Les enseignants sont les principaux responsables des activités pédagogiques des élèves et étudiants. Ils ont le devoir d’assurer l’éducation, l’enseignement et l’évaluation conformément aux objectifs définis par les programmes officiels et dans le respect de l’objectivité scientifique et des obligations professionnelles et morales. Ils contribuent à la rénovation des programmes et méthodes pédagogiques et participent aux activités d’assistance pédagogique, de formation continue, de recherche, de production du matériel didactique et plus généralement, à l’animation de la vie scolaire ».
C’est dire que les lois maliennes invalident tous les examens scolaires qui se dérouleront sans la participation effective des enseignants de formation. Malgré cette réalité, les autorités de la transition sont dans la dynamique d’organiser les examens de fin d’année sans les enseignants.
Dans une déclaration sur la crise scolaire qui couve, l’AMS-UNEEM a souligné :
«Nous nous apposons à toute décision tendant à prendre des non-enseignants pour la surveillance et la correction des examens. Cette tâche relève exclusivement des prérogatives des enseignants. Aucun corps étranger ne doit y être mêlé. Nous sommes convaincus qu’il y a encore de la place pour un dialogue constructif entre le gouvernement et les enseignants. La fonction d’enseigner est un choix, un sacerdoce et ne doit en aucun cas faire l’objet d’aucun chantage ni prise d’otage de l’avenir des enfants. La décision de prendre des non-enseignants pour remplacer les enseignants est très grave; mais si elle venait à être la seule alternative, elle devra être prise en concertation avec tous les partenaires de l’école malienne ».
En plus de l’AMS-UNEEM, d’autres voix s’élèvent contre la décision du département. L’on rappelle que la décision du département de l’Éducation viole la loi 99 – 046 AN RM du 28 décembre 1999 Portant loi d’orientation sur l’éducation.
Pour sa part, la Synergie est catégorique sur sa position:
« Il n’y pas d’examens scolaires sans les enseignants de formation en République du Mali ».
À travers le bricolage en vue, les autorités de la transition sont sur le point de violer une loi de la République. Mais, en attendant, les enseignants n’entendent pas se laisser faire. Des sources rapportent que les syndicats de l’éducation menacent d’attaquer l’État en justice pour l’annulation des examens qui se dérouleront sans la participation effective des enseignants de formation. Déjà, des actions sont en cours pour empêcher l’organisation des épreuves d’éducation physique et sportive pour les classes d’examen.
Il est déplorable de constater qu’au lieu de trouver une solution à l’épineuse question de l’application de l’article 39, les autorités sont dans la logique de violer une autre loi de la République. Ce bricolage ne présage pas d’un avenir meilleur pour l’école malienne. Les autorités devraient s’impliquer à trouver une solution définitive au lieu de déplacer le problème.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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