On en sait un peu plus sur la situation des ex-combattants au Mali en termes de nombre d’éléments, d’armements et de munitions, à l’issue de la phase de recensement réalisé par la Commission nationale de démobilisation, désarmement et réinsertion. Ainsi, la qualité d’ex-combattant est établie sur la base d’un certain nombre de critères essentiels : être en possession d’une arme, de munitions, de grenade.
Le processus de DDR/intégration accéléré, en panne à peine démarré, va devoir reprendre avant la fin de cette semaine. Il sera exécuté sur la base d’un recensement réalisé par la Commission nationale DDR conduite par l’ancien ministre Zahaby Ould Sidi Mohamed. Dans une interview réalisée par nos confrères du quotidien ‘’L’Indépendant’’, Zahaby Ould Sidi Mohamed, a indiqué que sont concernés par l’opération, les ex-déserteurs de l’armée et les ex-combattants enregistrés sur le terrain. Ainsi, selon lui, 74 852 ex-combattants ont été enregistrés, sur lesquels, 23 616 détiennent des armes individuelles ou collectives et 51 236 munis de munitions ou de grenades.
Les armes répertoriées sont 9 482 PM ; 83 46 carabines ; 462 mitrailleuses 14.5 ; 2 084 PA ; 1049 AK 47 ; 1 442 FSA ; 108 mitrailleuses 12.7 ; 103 RPG ; 225 roquettes ; 490 armes lourdes ; 6 missiles 122,4 mm ; 39 IED ; 3 177 grenades ; 201 obus et 85 790 munitions de petit calibre.
Comme le ridicule ne tue pas au Mali, au regard des critères ainsi établis, selon le président, 51 236 ex-combattants enregistrés détiennent des munitions ou des grenades. Mais ils seront quand même pris en compte dans la catégorie ‘’jeunes à risque’’. Voilà un engrenage dans lequel s’engage notre pays, depuis les premières heures de ces rébellions cycliques. C’est un éternel recommencement. Au point que ces opérations de DDR sont devenues pour certains un commerce très florissant. Ainsi, pour les besoins de la cause, l’on fait recours aux élèves et étudiants, aux pasteurs recensés en brousse, aux commerçants afin de fournir des listes de combattants pour servir au Gouvernement et ses partenaires ce qu’ils attendent. Toute chose qui explique d’ailleurs, la quantité élevée de munitions de petit calibre dans le lot (85 790) et de grenades (3 177). Et pourtant, ces opérations de DDR, selon l’ex-ministre des Affaires étrangères, sont très coûteuses et longues. Donc, elles deviennent du coup un facteur freinant le développement du pays. Car, dans un tel désordre aucun programme de développement ne saurait prospérer.
Pour la seule première phase du DDR, il y a 23 616 ex-combattants qui sont enregistrés avec des armes. Sur ce lot, il y a 15 079 qui répondent aux critères d’âge pour l’intégration dans les corps constitués de l’État, indique Zahabi. Après une entente entre les parties maliennes sur la question de quota à intégrer, le reste de ces ex-combattants sera orienté sur les volets réinsertion socio-économiques du programme financé par Banque mondiale, à travers le projet de réinsertion des ex-combattants au Mali (PREC).
Par Sidi DAO
Source: info-matin