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Sans Tabou: affaire convocation Dicko, une entorse au principe de la séparation des pouvoirs

La convocation de l’imam Mahmoud Dicko par le procureur de la commune 5 a été annulée. Non pas par l’autorité judiciaire, mais par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé. Ce qui constitue une grave faute dans une république où le principe de la séparation de pouvoir est de rigueur.

 

Le mardi dernier, l’imam Dicko a été convoqué par le procureur du tribunal de grande instance de la commune 5. Motif, le religieux serait accusé d’avoir tenu des propos jugés subversifs lors de son meeting du samedi dernier au Palais de la culture Amadou Hampathé Ba. Face à certains événements qui font, l’imam a invité à une grande mobilisation le vendredi prochain au cours de laquelle : « le peuple prendra son destin en main ». Mais l’audition n’a finalement pas eu lieu.

En cause, la pression des partisans de l’imam Dicko, qui a d’ailleurs poussé le pouvoir exécutif à la faute. Laquelle ? L’annulation de la convocation du procureur du tribunal de la commune par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, apprend-on, sur l’instruction du chef de l’État.

« Le gouvernement du Mali, à travers le ministre Tiébilé Dramé, s’est rendu au domicile de l’Imam Mahmoud Dicko afin de le supplier. Ainsi, la convocation a été retirée parce qu’ils ne sont pas en accord avec le Tribunal », a déclaré le porte-parole de l’imam Dicko.

Les leçons à retenir de cette décision, c’est qu’il y a eu une confusion de rôles et responsabilités dans la gestion du dossier. En effet, après plus de trois décennies de pratique démocratique, le Mali ne s’est jamais tombé aussi bas. En tout cas, le régime démocratique pour lequel le Mali a opté en 1991 au prix du sacrifice ultime a bel et bien ses principes qu’il convient de respecter. Malheureusement, le pays arrive, à peine, à observer les plus élémentaires. Ils sont souillés, torpillés, piétinés, à longueur de journée. Des fois, leur application et respect se font à géométrie variable. Drôle de démocratie !

Ce mardi, l’intervention de Tiébilé Dramé de surcroit ministre des Affaires étrangères à stopper une action préliminaire de la justice est une entorse grave au principe de la séparation des pouvoirs (judiciaire et exécutif). Ailleurs, au nom de ce principe de séparation des pouvoirs, toute initiative d’action devrait revenir du pouvoir judiciaire et non le contraire. Plus aberrant, ce n’est pas le ministre de la Justice, dont relève le procureur, qui prend l’initiative d’une telle décision. Mais un autre ministre. Ainsi, Tiébilé Dramé, qui dénonçait l’amateurisme du gouvernement, alors qu’il était à l’opposition est porteur de ce projet rétrograde. Il fait donc aujourd’hui pire. Sinon, il n’est interdit à un procureur de revenir sur sa décision si elle expose plus l’ordre public. Mais, il

Après l’affaire Ras Bath, la gestion à la va vite de ce dossier Mahmoud Dicko donne l’alerte sur la menace que notre système démocratique encourt. Aussi, montre-t-elle combien notre démocratie est faible, fragile parce fonctionnant suivant l’humeur du ‘’Grand chef’’, le président de la République. Ces faits donnent raison à ceux qui défendent la thèse que notre pays a opté pour la démocratie sans être prêt.

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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