Ce n’est pas si simple que ça. Décrypter le mariage satanique entre Amadou Haya Sanogo (le Capitaine bombardé Général 4 étoiles), le génocidaire de Kati et sa victime d’hier, Dioncounda Traoré (le Président par intérim sous la transition), est un exercice qui déjoue toutes les règles de la science moderne.
D’aucuns parleraient du syndrome de Stockholm, une sorte de faiblesse psychologique poussant la victime à tomber amoureuse de son bourreau.
D’autres nous dirons qu’il est plus facile d’unir deux pestiférés haineux, rejetons du Capitalisme, que d’unir un capitaliste arrogant et méprisant à un fils du prolétariat qui a défié toutes les lois de l’exclusion sociale pour se hisser au sommet. Donc, il est plus facile d’unir le Général Sanogo et Dioncounda que d’unir Sanogo et un membre du FDR. Bref.
En somme, les deux théories, mises l’une dans l’autre, permettent de conclure que du point de vue scientifique, il est tout à fait raisonnable que Dioncounda ait un coup de foudre pour le tueur de Kati plutôt que de la sympathie fraternelle pour les maliens, dès lors qu’il s’est rendu compte, à l’épreuve des nerfs dont il est sorti vaincu, que lui et ce sanguinaire préhistorique ont le même profil capitaliste, en termes de propension à la mégalomanie, de goût prononcé pour l’argent du contribuable, de mépris social pour les enfants issus de familles dites pauvres, de méchanceté naturelle tout court. C’est d’ailleurs pourquoi durant toute la transition, le président Dioncounda ne sait jamais adressé aux Maliens en langue Bambaras. Non plus, ses messages à la nation n’ont pas été traduits pour les maliens. Une manière pour lui de dire qu’il n’a jamais aimé le peuple, depuis son agression. Pourtant au Mali, il y a plus d’analphabètes que d’intellectuels.
Scientifiquement, tout cela est vrai. Mais il faut aller bien au-delà de cette première conclusion, si nous voulons que l’histoire retienne que nous avons bien compris que ces deux siamois de la haine, du mépris, du vol de deniers publics et du narcissisme pathologique, ont été bien diagnostiqués et qu’il leur a été servi la coupe qu’ils méritent. Le moment venu.
Le Général Sanogo et le président de la transition, Dioncounda Traoré, ne sont rien d’autre que des mordus du luxe ; que l’ivresse de l’argent facile, des faux honneurs et du mépris capitaliste a livré à la colère de Dieu qui s’offre le plaisir divin d’endurcir et aveugler leurs cœurs afin que le pire leur arrive.
Durant la transition, l’un s’est servi de l’autre comme une bête de somme. Le premier est un maître arnaqueur, un affabulateur, un magicien du faux avec qui former une entreprise de vol en réunion devient un exercice doux et hallucinant. Le dernier est un épicurien névrosé, chez qui les plaisirs de la vie constituent l’unique raison de vivre. Et pour ne jamais être en manque de plaisirs procurés, les voyages somptueux, la beuverie collective en famille ou avec des courtisans ; pour ne manquer de rien et compter parmi les rapaces du capitalisme animal tel qu’il est pratiqué par la haute finance occidentale, aucun sacrifice n’est de trop dès lors qu’il s’agit d’offrir en holocauste (sacrifice) un peuple ; patauger dans son sang, s’enivrer avec l’argent volé aux contribuables morts ou vifs et jouer l’immortelle bête de somme. Mais quand on fait le choix de vivre au mépris des principes les plus élémentaires qui valorisent son semblable et évitent que le malheur ne frappe la cité, on finit toujours par affronter la Colère de Dieu, celle qui fait tomber l’orgueilleux de son piédestal et fait de lui, le marchepied de l’indigent méprisé. Regardez vociférer et vomir la haine, l’orgueil, la méchanceté, le mépris à l’état le plus sauvage, et ne dites rien. Ce serait défoncer une porte déjà ouverte.
L’histoire a fait que les deux hommes ont cohabité à l’ex-base aérienne, en face du Centre international de conférences de Bamako (CICB), à côté de l’Hôtel Salam. Ces deux bougres crèveront et avec un peu de chance, ils seront enterrés. Et comme un individu maudit par Dieu ne peut plus avoir de chance, alors…
Souvenez-vous donc de cette phrase et radicalisez votre engagement : « L’avenir proche a ceci de merveilleux, qu’il finit par être le présent. Parfois, au moment où on s’y attend le moins ».
À Dieu seul soit la Gloire.
Cyrille Coulibaly
Nouveau Réveil