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Rupture entre les politiques et le bas peuple : A l’angle de l’incrédibilité !

Au Mali, entre les gouvernants et les gouvernés, c’est-à-dire les politiques et ceux qu’ils sont censés défendre, le bas peuple, le courant ne passe plus comme avant. Qu’ils soient de la droite, de la gauche ou encore du centre, leur vision politique a vite déchanté. La subjectivité est-elle la cause ? Au regard de la manifestation quotidienne des faits, cela est l’hypothèse à confirmer.  La rupture est patente et les preuves n’y manquent pas.

 

 

De la masse ou du groupe ?

A l’orée des élections, communale, législative ou encore présidentielle, les politiques sinon les politiciens se dirigent vers la masse populaire en vue de bénéficier de leur confiance. Des meetings par ci, des caravanes par-là, pour  démontrer leur poids politique aux adversaires. La capacité de mobilisation, elle ne fait pas défaut. Elle équivaut  à des centaines. Vêtus en Tee-shirts  avec l’effigie de celui qu’ils prétendent inconsciemment défendre. Des cris, en véhicule et à motos  en bloquant la circulation à leur passage.

 

 

Ces masses composées majoritairement de la couche la plus fragile dans l’organisation sociopolitique, remplissent les stades, les espaces verts pour des raisons qu’elles-mêmes ne peuvent argumenter rationnellement. Nous nous sommes amusés à poser  à un jeune, le jour de l’ouverture de la campagne à Bamako, la question de savoir pourquoi il suit celui qu’il juge être l’homme de la situation.  « Mon candidat est l’homme de la situation. Il est le seul qui peut sortir le pays de l’ornière.  Car parmi tous ces adversaires, il est celui qui a été le plus victime d’injustices ». Voyez-vous un peu ce raisonnement ? Et de quelles injustices voulez-vous parler ? Rien de potable à retenir de sa réponse. Imaginez combien sont-ils, dans cette masse, qui remplissent le stade. On ne peut les compter du bout des doigts. Ils ne sont présents au rendez-vous qu’à cause des miettes qu’on leur a glissées. Et nombreux sont-ils à ne même pas avoir une pièce d’identité en plus forte raison une carte d’électeur.

 

 

L’heureux bénéficiaire du jour (politique), par tapage médiatique, pense avoir fait grand-chose. Mais il ignore qu’il est en train de compter sur des gens qui ne remplissent même pas les conditions d’un bon citoyen : sans carte d’électeurs, ils ne pourront pas voter. Qu’ils ne se leurrent pas (les politiques), ils ne mobilisent majoritairement que ‘’des déchets’’ aux yeux des intérêts politiques. Ces hommes et femmes ignorants, payés pour la circonstance, accomplissent bien leur mission ; mais dès qu’ils quittent le lieu, ils pensent à autre chose. Comment gérer, en cette période électorale, le cas de « demain » avec l’autre camp politique qui a un meeting ? Voilà leur stratégie. De porte en porte pour empocher  des sommes pitoyables.

 

 

Plus de base politique

Avec l’étiquettes d’homme politique, la théorie de ‘’toutes les stratégies sont bonnes pour arriver à ses fins’’ a transformé ces responsables de la vie de la nation en des politicards. Cette arène (politique) n’est plus enviée et fait aujourd’hui le dégout du bas peuple. Des querelles pour des intérêts personnels au sein d’un même parti qui aboutissent à la dislocation. Ce manque de consensus a vite accéléré l’acuité des transhumances des hommes qui n’ont même pas d’idéologies politiques. Certains quittent la droite pour la gauche et vice versa.

 

 

Comment avoir confiance à une telle personne qui change du jour au lendemain  sa coloration politique comme un caméléon et scandent ces variations au nom de la vérité et pour le peuple ?

Ces raisonnements qui sonnent partout pour presque les mêmes circonstances sont de nature à les décrédibiliser sans qu’eux-mêmes ne s’en rendent comptent.

 

 

Où est la vérité, où est la priorité pour l’intérêt du peuple ?

Quand les promesses de campagnes ne sont jamais tenues, quand le bas peuple est relégué au second plan  après avoir puisé dans ce dernier la victoire.

 

 

Mêmes paroles, mêmes projets de société, le peuple est fatigué.

Et personne n’est encore avec eux. Aucun parti politique ne peut se réclamer aujourd’hui d’une zone bien déterminée comme étant son fief électoral. C’est devenu un jeu de ping-pong et on ne remporte que par le hasard des faits les élections. Cela est bizarre dans un Etat démocratique, mais c’est vrai.

 

 

Ce bétail électoral qu’il (peuple) était, il l’a compris. Et les choses ne seront plus comme avant.  L’exception sera de mise  cette fois-ci. A celui qui convainc par son projet de société  le soutien en grande pompe du bas peuple.

 

 

Ces politiciens et l’accord de Ouaga

Parlons aussi du fameux accord signé entre les rebelles touareg du MNLA et les autorités de transition du Mali à Ouagadougou pour une rapide sorite de crise.

 

 

Le contenu de l’accord n’a pas convaincu les maliens, en majorité. Nombreux sont-ils à voir le Mali sur les traces des mêmes erreurs commises avec les accords de Tamanrasset et celui d’Alger. Le peuple a crié à la trahison. Et c’est là qu’ils se sont, en grande majorité, montrés défavorables. Des tapages, juste, pour montrer hypocritement qu’ils sont avec le peuple.  Ils ne se sont limités qu’à cela seulement. Personne ne s’est manifesté de la manière la plus absolue,  par peur d’être éjecté du rang des plus proches du beurre, comme certains l’ont été.

 

 

Ces politiciens ne pèsent pas lourds et ils n’ont rien à dire. Car, même que le Président de la République par intérim les ait convoqué sur la question après la signature de l’accord, le peuple est resté sur sa faim.

 

 

Foutaise

C’est dans la semaine même de l’ouverture des campagnes que certains responsables politiques ont levé le ton contre la tenue du premier tour des élections présidentielles le 28 juillet. C’est quand même aberrant.  Et pourtant, celui qui est le premier à crier sur tous les toits du monde et même saisir la cour pour le report, a été l’homme choisit par Dioncounda pour assurer la médiation. Sa déclaration après la signature laisse entendre que cet accord est une avancée considérable pour une sortie de crise au Mali. De son effort jugé par le peuple comme de l’eau versée par terre, il en tire vanité. Mais dans cet accord, les dates des élections qu’il désapprouve sont bien mentionnées. Pourquoi les a-t-il cautionnées en ce moment. N’avait-il pas le droit en tant que médiateur de solliciter à revoir cela ?

 

 

Dans cette logique de report, il a été suivi par d’autres politiques (des candidats aux élections présidentielles), qui après que le président les ait reçus la semaine dernière, ont demandé le report.

 

 

Et ce qui est épatant dans tout cela, conscients (comme ils l’invoquent aujourd’hui) que les élections sont difficilement tenables aux dates prévues, ils ont quand  même accepté de faire acte de dépôt de candidature et lancer les campagnes. Deux poids deux mesures. De qui se foutent-ils ?

 

 

Boubacar Yalkoué

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