Manifestations et mises en place des antennes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! » qui regroupe plus de 100 associations de la société civile et une quarantaine de partis politiques, continuent de mobiliser les Maliens contre le projet de révision constitutionnelle dont le pouvoir vient de reporter, sine die, sous la pression, la date du référendum prévu à cet effet. Selon les responsables de la Plateforme, l’objectif est clair : il faut un retrait pur et simple du projet qui viole la constitution et renforce les pouvoirs du président de la République et fait de lui un monarque. Pour maintenir encore plus la pression, la Plateforme organise un grand meeting populaire le samedi 1er juillet prochain à Bamako.
Malgré le report, sine die, du référendum qui était prévu le 9 juillet 2017, les membres de la Plateforme « An tè, A Bana : Touche pas à ma Constitution ! » ne décolèrent toujours pas. En lieu et place de la marche qu’ils avaient programmés pour le 1er juillet, ils appellent les Maliens à un grand meeting à la Place du cinquantenaire de Bamako.
« Il y a une ambigüité entretenue autour du motif de ce report. En effet, selon le communiqué du Conseil des Ministres, ce retrait est consécutif à la saisine de la Cour Constitutionnelle d’une requête en date du 16 juin aux fins de contrôle de constitutionnalité du projet de révision. Or, la communication officielle laisse plutôt entendre que ce report relève du souci d’apaisement de la situation par le Président de la République », explique, dans un communiqué, Mme Sy Kadiatou Sow, la présidente de la Plateforme. Selon elle, le report ne signifie pas le retrait du projet de révision tel qu’exigé par la Plateforme. Et pour un apaisement du climat sociopolitique tendu, la Plateforme a, ainsi, procédé à un « réaménagement du calendrier » de ses actions initialement prévues.
Mobilisation des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur contre le projet
Kayes, après Sikasso et Mopti où des manifestations ont eu lieu, se mobilise fortement contre le projet de révision constitutionnelle. L’antenne régionale de la Plateforme a, ainsi, été mise en place dans la première région de Kayes.
« Mamadou Coulibaly dit « jeune Coulou » qui assure la présidence de cette plateforme a organisé une rencontre ce mardi 27 juin 2017 au conseil de cercle de Kayes en présence de toutes les sensibilités politiques, religieuses, coutumières et partisans favorables à la non modification de la constitution de février 1992 date de début de la jeune démocratie malienne en perte d’équilibre. C’est dans une salle pleine à craquer que les organisateurs de la rencontre par la voix de son président, ont remercié tous ceux qui ont effectué le déplacement pour comprendre leurs démarches et positions par rapport à la nouvelle constitution qui devait passer au référendum mais repousser par les plus hautes autorités du pays», rapporte notre confrère Kayes Infos. Aussi à Paris et New York, le vendredi 23 juin dernier, les Maliens ont manifesté devant leurs représentations contre le projet de révision constitutionnelle.
Quelles sont les exigences de la Plateforme ?
La Plateforme « An tè, A Bana : Touche pas à ma Constitution ! » exige, avant toute consultation référendaire, le retrait du texte en sa forme actuelle et l’ouverture d’une large concertation des Forces Vives de la Nation en vue d’aboutir à l’adoption d’un texte consensuel.
En plus de la libération des localités occupées et le retour de l’administration et de ses démembrements, la Plateforme exige le retour des forces armées et de sécurité dans lesdites localités pour garantir la tenue du scrutin dans des conditions de sécurité adéquates et la possibilité pour toutes les populations de l’intérieur et de l’extérieur de participer à cette consultation nationale.
« Rien ne nous fera dévier de notre objectif. Avec le report, nous avons gagné une première bataille. Nous sommes en ordre de bataille jusqu’à obtenir satisfaction », assure Amadou Beidi Daou, le secrétaire général de la Plateforme.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain