Ce qui semble retenir l’attention de l’ex-président français, François Hollande, par rapport au dossier malien, lorsqu’il était aux affaires, ce sont les efforts et la volonté manifeste du président Ibrahim Boubacar Kéita au plan sécuritaire et de rétablissement de la paix au nord. Selon une source proche de Hollande, en 2013, quand il arrivait au pouvoir, le président IBK était résolument engagé à résoudre les difficultés du Mali dues à la crise sévissant dans les régions du Nord et du Centre. Cela ne faisait aucun doute chez Hollande. « Moi, je fais confiance au président IBK pour retrouver le dialogue », a déclaré l’ancien président français, la semaine dernière, face à la presse.
Le vendredi 15 février dernier, sur invitation de son ami Ibrahim Boubacar Kéita, l’ancien président français, François Hollande, était en visite privée dans notre pays. Ce jour, à Koulouba, il a été reçu en audience par le Président IBK.
Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée qu’il avait à effectuer en Afrique de l’Ouest, précisément en Mauritanie, ici au Mali et en Guinée-Conakry. Ainsi, lors de son étape de Bamako, le Président Hollande était accompagné par trois de ses proches collaborateurs dont l’ancien ministre français des Finances, Michel Sapin.
Au cours de leur entretien, les Hollande et IBK ont échangé sur un certain nombre de sujets d’actualité malienne. Il s’agissait, entre autres, de la situation sécuritaire et les réformes politiques en vue au Mali. Selon nos informations, lors de l’audience et au cours de leur déjeuner ensemble au palais de Koulouba, les deux amis ont échangé sur la situation des troupes françaises, Barkhane, au Mali et leurs ambitions personnelles dans le futur. Cela, tant dans leurs pays respectifs qu’au plan international.
Concernant son étape de Nouakchott, en Mauritanie, avant d’arriver ici à Bamako, l’ancien Président français dira qu’il n’y était pas allé pendant qu’il était au pouvoir. Or, son ami Abdoul Aziz l’avait pourtant invité à maintes fois. « Ce qui était un devoir pour lui de répondre à l’invitation du président Aziz et, en ce moment-là, de découvrir la Mauritanie », nous a expliqué une source proche de Koulouba. Et, selon la même source, François Hollande qui, en revanche, était venu plusieurs fois au Mali, tenait à y revenir une fois encore, pour, selon ses propres termes, retrouver son « frère Ibrahim » et pour faire le point sur les efforts qui sont engagés pour la sécurité non seulement pour le Mali mais pour toute la sous-région.
A cette occasion, le Président Hollande a loué le sens de dialogue du président IBK pour aller à la paix. Au plan sécuritaire, il s’est félicité des progrès obtenus pour le dossier du nord et les opérations des troupes Barkhane, avec les forces armées et de sécurité maliennes pour retrouver l’unité du territoire national. « Car, c’était là mon but », avait, selon notre source, précisé l’ex-président français. Mais, aurait avoué le Président Hollande, il y a encore des difficultés dans le nord, et surtout des difficultés au centre du Mali. Donc, il faudra régler ces questions-là, prendre des mesures sécuritaires, prendre des mesures politiques. « Et moi, je fais confiance au président IBK pour retrouver le dialogue parce qu’il faut passer par cette voie-là et en même temps la fermeté nécessaire, parce qu’on ne peut pas accepter qu’il y ait des villages qui soient attaqués », a déclaré Hollande pour qui il ne faut pas accepter que les soldats soient agressés ou tués.
Dans cette optique, Barkhane fera tout pour aussi appuyer. « Et, je vous l’assure que c’est ce qui s’est passé dans ces derniers jours avec l’action des forces maliennes appuyées par les troupes françaises pour punir ceux qui se comportent de manière indigne », nous a expliqué notre source qui nous précisa que François Hollande y a été très explicite. Et notre source lui cite : « Mais, les choses sont aussi politiques, c’est pour ça que, dans cette année 2019, on en a fait le point avec le président IBK. Il va y avoir des étapes supplémentaires, la Constitution, les élections législatives, la décentralisation, tout cela. C’est tout ce que nous avions décidé de faire qui s’accomplit maintenant et ça prend du temps nécessaire… Il faut du temps, c’est le temps qui permet en ce moment-là d’évaluer les résultats. Si on veut aller trop vite on se perd et si on laisse passer du temps on serait en retard », fin de citation.
Ainsi, après Bamako, l’ancien Chef d’Etat français s’est rendu à Conakry chez Alpha Condé avec qui il noue des connaissances de longue date.
« Depuis le temps qu’il me demandait de revenir en Guinée, je vais aussi faire ce déplacement. Alpha, comme IBK, je le connais depuis à l’International socialiste », aurait souligné l’ex-président français avant de s’envoler pour le sol guinéen.
Amaye Maki
Source: Le Point