« En 2018, le Mali affiche un taux satisfaisant de mise en œuvre des réformes de 77 % contre 62 % en 2017, soit une forte progression de 15 points ». Cette information est du président de la Commission de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Uémoa), le Nigérien Abdallah Boureima.
Les mercredi 13 et jeudi 14 février derniers, se sont réunis ici à Bamako, les experts de la Commission de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Uémoa). C’est dans le cadre de la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’institution économique et monétaire zonale. Une revue instituée par Acte additionnel de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement et placée sous la présidence des Premiers ministres ou chefs de gouvernement, et sous la tutelle des ministres de l’Economie et des Finances des huit Etats membres (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo).
Au titre de l’année budgétaire 2018, la revue s’articule sur cent seize réformes et seize projets et programmes communautaires. Au chapitre « Gouvernance économique et convergence », le taux moyen de mise en œuvre des textes régissant ce domaine est de 69 % contre 56 % en 2017 (soit un taux de progression de treize points.
Selon les experts, l’exploit le plus remarquable relève du domaine des réformes sectorielles où la mise en œuvre des textes est passée de 63 % en 2017 à 83 % en 2018 (soit un taux d’acquis de 20 points). Ce qui reflète, aux dires du président de la Commission Abdallah Boureima, un niveau très appréciable pour le Mali. La revue 2018 a porté également sur seize programmes et projets communautaires en exécution au Mali. Totalisant ainsi un montant de 51 milliards avec un taux de décaissement de 67 %.
En premier lieu, les secteurs concernés sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’énergie, l’aménagement du territoire communautaire et les transports. « Pour leur mise en œuvre, la revue du portefeuille a relevé un taux moyen d’exécution physique de 71% en 2018 contre 61% en 2017 », nous a expliqué un expert burkinabé.
En cette occasion, le président de la Commission de l’Uémoa, en compagnie du ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, a été remettre au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le jeudi 14 février 2019, le Mémorandum de la revue au titre de l’année 2018.
« Des avancées significatives ont été enregistrées dans la mise en œuvre des cent seize (116) réformes communautaires examinées dans les trois domaines que sont gouvernance économique et convergence, marché commun et politiques sectorielles », a déclaré Abdallah Boureima à son Hôtes Soumeylou Boubèye Maïga.
Au total, en 2018, le Mali affiche un taux satisfaisant de mise en œuvre des réformes de 77 % contre 62 % en 2017 (soit un fort taux de progression de 15 points).
Cependant, fera remarquer le ministre de l’Economie et des Finances du Mali, Dr Boubou Cissé, malgré ces avancées satisfaisantes, des dispositions doivent être envisagée avec diligence pour lever toutes les contraintes et autres difficultés qui ont pu impacter la mise en œuvre d’une réforme ou d’un projet.
Dans cette perspective, Dr. Boubou Cissé a demandé à la Commission de l’Uémoa de prendre en charge les recommandations formulées à son endroit afin de favoriser la mise en œuvre de certaines réformes et projets. « Au Mali, nous croyons à cette communauté de destin et nous sommes convaincus que l’intégration sous régionale est la voie qui permettra à nos Etats de transcender certaines contraintes, notamment géographiques et démographiques, et d’amorcer une croissance économique durable pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations », a-t-il souligné.
Après la Primature, la délégation a été également reçue en audience par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Au cours de la rencontre, il a été essentiellement question de l’état des lieux et de l’intégration de l’espace économique et monétaire sous-régionale, et les résultats satisfaisants enregistrés par le Mali au sein de l’Uémoa au titre de la 4e revue annuelle. Cela, malgré la crise que traverse notre pays de 2012 à nos jours sur tous les plans (sécuritaire, économique, budgétaire…)
Des sujets concernant l’ensemble de l’espace ouest africain ont également été évoqués. Au cours de cette visite de courtoisie, l’état des lieux de l’Union a été passé en revue. Des sujets liés à la croissance économique, au marché commun, à la sécurité, aux réformes sectorielles et à l’ensemble de l’intégration économique et monétaire de la sous-région ont été évoqués par le président de la Commission Uémoa et le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita qui s’est félicité du fait que le Mali a enregistré des résultats importants et satisfaisants au titre de cette 4e revue de l’institution.
Ce taux de progression de 15 points intéresse l’ensemble des réformes qui touchent à la gouvernance économique et à la convergence, le marché commun et les réformes sectorielles. Et mieux, le Mali a enregistré une progression de plus de 10 points sur l’ensemble de ces trois domaines de concentrations dont 20 % de progression sur les réformes sectorielles.
« Les réformes sectorielles sont les plus importantes parce que ce sont elles qui peuvent donner un grand bond à la croissance économique. Nous avons besoin de cette croissance économique pour lutter contre le chômage des jeunes et contre la pauvreté tout simplement. Les résultats ont été consignés dans le mémorandum », a conclu le président de la commission de l’Uémoa. Pourvu que ce taux de progression se maintienne d’ici à la 5e revue.
Amaye Maki
Source: Le Point