Ce 1er juin, l’Unesco accueille une conférence internationale sur la circulation des biens culturels, trois mois après la nomination par Emmanuel Macron d’un binôme chargé en France de réfléchir à leur restitution à l’Afrique.
Le président français Emmanuel Macron avait annoncé en novembre dernier vouloir mettre en œuvre d’ici cinq ans des restitutions temporaires et définitives de biens culturels à l’Afrique. Ce 1er juin à l’Unesco, plus d’une vingtaine de personnalités de haut niveau débattront autour de sa directrice générale Audrey Azoulay autour notamment de la façon de mettre en œuvre ces restitutions.
Parmi elles, le président béninois Patrice Talon, très en pointe sur ce dossier, mais aussi des ministres sénégalais, gabonais et béninois doivent prendre part au débat. Tout comme Hamady Bocoum, directeur général du musée des civilisations noires de Dakar, au Sénégal, et George Abungu, qui dirige lui les musées nationaux du Kenya.
Tous deux ont été ragaillardis par l’annonce d’Emmanuel Macron de vouloir mettre en place des restitutions temporaires et définitives. Désormais, le Gabon travaille lui aussi discrètement sur ce sujet.
« Ce ne sont pas encore des discussions officielles, confie Alain-Claude Bilie Bi Nzé, ministre gabonais de la Culture. Nous avons promu un certain nombre d’experts pour travailler et je suis moi-même à Paris pour en discuter. La première chose, c’est déjà d’aller sur une restitution temporaire, que les Gabonais puissent accéder à ces biens. Ensuite, il faudra progressivement regarder pièce par pièce, ou collection par collection, soit en termes de retour gracieux, soit en termes d’acquisition de ses biens ».
Débat international
Le sujet ne concerne pas que la France. L’Unesco a donc convié à ce rendez-vous des acteurs du monde entier, notamment deux ministres et deux directeurs de musée allemand. Cette internationalisation du débat est bienvenue aux yeux d’Alain-Claude Bilie Bi Nzé.
« L’Unesco fait bien de se saisir du dossier pour l’élargir, pour que ce ne soit pas qu’une question de tête-à-tête entre l’Etat français et les pays africains mais que l’on aille au-delà car la France n’est pas seule concernée et donc par le biais de l’Unesco, nous pensons qu’il est important et utile que ce sujet soit sur la table », poursuit le ministre.
Ministres, directeurs de musées et universitaires échangeront donc ce 1er juin autour des nouvelles formes de partage des œuvres. Selon les experts, 90 % du patrimoine africain se trouverait actuellement hors du continent.
RFI