Les grèves cycliques ont commencé depuis le début de l’année 2017.
Elles ont commencé par celles des deux syndicats de la magistrature qui ont observé une grève d’un mois environ causant d’énormes dommages collatéraux aux justiciables. Heureusement que la société civile est venue au secours des grévistes et un accord a été finalement trouvé entre les deux syndicats et le gouvernement. Même si tous les points n’ont pas été satisfaits à 100%, les magistrats à travers cette grève ont vu l’aboutissement de l’essentielle de leurs revendications. C’est après la reprise du travail par les magistrats que la brèche a été ouverte ce qui a poussé le syndical de la santé et de l’action sociale a déclenché une grève illimitée sur l’ensemble du territoire National avec comme conséquence la paralysie des établissements hospitaliers où seul un service minimum a été assuré au niveau des urgences. La grève a eu comme conséquences plus de 214 décès dans les structures sanitaires. C’est avec l’arrivée de l’actuel Premier ministre, monsieur Abdoulaye Idrissa Maiga que la situation a été vite débloquée et la grève a pris fin. Ensuite ce fut le tour du syndicat de l’enseignement fondamental et secondaire de hausser le ton.
L’arrivée du nouveau Premier ministre a pu faire cesser cette grève par la signature d’un protocole d’accord prenant en charge une bonne partie des revendications mises sur la table de négociation. Le tour du syndicat de l’enseignement supérieur est arrivé seulement deux semaines après la grève déclenchée par le syndicat du fondamental et du secondaire. Cela fait plus d’un mois que cet autre syndicat a débrayé les salles de classe. Les négociations sont en cour mais, elles n’ont pas encore abouti. Le dit syndicat a informé la base comme quoi la victoire est très proche. Souhaitons cela afin que l’année scolaire ne devienne pas blanche. La contagion a fini pour atteindre les travailleurs du ministère des affaires étrangères depuis le 10 Mai 2017. Pour un départ, c’est une grève de 72 heures qui a été entamée. Même les missions diplomatiques ne sont pas épargnées par la cessation de travail. L’objet de la dite grève est la non application de l’accord du 9 Mars 2017 signé entre le syndicat dudit ministère et le gouvernement. Toutes ces grèves sont relatives aux conditions de travail des travailleurs.
Selon notre confrère du journal Info-Matin, l’incidence financière globale des revendications soumises au gouvernement par les différents syndicats actuellement se chiffrent à plus deux cent vingt-cinq milliards de francs CFA. Il s’agit simplement des revendications de 7 syndicats dans les 5 secteurs actuellement en ébullition (enseignement, justice, administration, affaires étrangères et santé) :
- Education nationale : 169 960 566 797 FCFA ;
- Magistrats : 31 051 000 000FCFA;
- Greffiers, secrétaires de greffes et parquets : 1 700 000 000 FCFA ;
- Administration de la justice : 1 249 000 000 FCFA ;
- Enseignants du superieur et chercheurs : 9 700 000 000 FCFA ;
- Personnel socio-sanitaire : 11 926 392 000 FCFA ;
- Personnel des affaires étrangères : 1 831 107 752 FCFA.
Ce qui fait un total de 225 586 958 797 de francs FCFA.
Cette incidence financière des revendications en cours représente plus de 50% de la masse salariale arrêté dans le budget d’Etat à 460 milliards pour l’année de 2017 (26%) sur lesquels, l’état n’a que 330 milliards dans ses caisses. Abstraction faite des autres secteurs qui n’en demandent pas moins, on comprend dès lors pourquoi le gouvernement reste aphone, mais non insensible face à cette ardoise qui représente presque l’équivalent du défit budgétaire de 2017 arrête à 270 milliards. Alors que le budget 2017 lui-même a été arrêté en recette à 2 013 milliards et en dépenses à 2 270 milliards.
L’état avance comme argument le manque de fonds pour satisfaire toutes ces revendications. Le Malien lambda ne croit plus en cela parce que les rebelles en demandent toujours et ils sont aussitôt satisfaits sur le dos du peuple et du contribuable malien. Ces rebelles sont-ils encore Malien sous IBK ? Nous en doutons car depuis la signature de l’accord, la paix ne s’était jamais aussi éloignée. Au lieu d’amadouer les rebelles avec des fonds perdus, en donner d’abord à ceux qui respirent Mali, qui travaillent et qui meurent pour le Mali. Contrairement à ce le locateur de Koulouba veut nous faire croire que les temps que nous traversons ne sont ni aux enchères ni à l’ultimatum. Ces temps sont au delà de tous ceux-ci, parce qu’il y a deux types de citoyens au Mali : les rebelles touaregs de Kidal qui ont accès a tout et les autres sevrés de tout.
Seydou Diarra