Par réparateurs d’appareils électroniques, il s’agit bien évidemment de nos réparateurs de télé, radio, téléphones, D V D, téléphones, magnétophones et autres appareils. Nombreux sont nos citoyens qui ne se soucient pas de savoir où finissent leurs anciens appareils électroniques qui sont le plus souvent abandonnés à la charge des réparateurs qui n’ont d’autres moyens que de s’en débarrasser en leur manière.
Considérés comme des pollueurs potentiels de l’environnement, quelques-uns nous ont accordé un entretien pour en savoir plus sur le traitement de leurs déchets.
Ainsi, interrogé sur la question, Toumani Coulibaly, réparateur de téléphones portables aux Halles de Bamako dans le magasin N°6, nous affirme : « en tant que réparateur de téléphone portable, je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’on véhicule à notre sujet. Nous ne sommes pas des pollueurs de l’environnement. Dans notre milieu, ni un déchet, ni un débris inutile qui finit dans une poubelle, rien ne se perd, tout se récupère ou se vend le plus simplement. Dans les appareils en réparation, nous récupérons tout, les anciennes pièces sont récupérées pour en fabriquer des nouveaux appareils ou à défaut, nous les revendons à des acheteurs à 10.000 francs le Kilo, qui les transportent à leur tour à l’étranger. Certains viennent même exprès en chercher pour leurs nouveaux appareils, quant aux façades abimées, nous les conservons pour un éventuel besoin.»
Quant à Aboubacar Sanogo, un autre réparateur de télé, DVD et magnétoscope au grand marché, ne sachant pas où finissent ces déchets, celui-ci nous apprend : « nous les remettons simplement aux ramasseurs d’ordures. J’ignore ce qu’ils en font réellement, mais les débris des appareils que nous voyons le plus souvent éparpillés sont l’œuvre des voleurs qui, après usage s’en débarrassent n’importe où».
Selon un autre réparateur des téléviseurs, DVD, magnétophones, sis à l’auto-gare de Sogoniko, Lassine Samaké déclare : « s’il y avait un endroit aménagé spécifiquement pour nos déchets, nous en seront ravis pour aller les déverser aussi éloignés que cela puisse paraitre. En principe, nos déchets ne doivent pas être associés à des ordinaires puisqu’ils sont constitués de matières dures, donc difficiles d’être décomposés et leur impact sur l’environnement est plus que visible. La plupart de nos téléviseurs, DVD, magnétophones, radio sont des casses, c’est-à-dire déjà utilisés et provenant d’ailleurs qui, au bout de quelques années, se retrouvent chez nous les réparateurs. Nos magasins en sont remplis comme si nous en sommes des dépotoirs et nombreux sont irrécupérables. Nous jugeons nécessaire d’enlever les parties essentielles, le reste nous le donnons directement aux ramasseurs d’ordures que nous
payons par mois. Nous ne nous soucions pas de ce qu’ils en font dans la mesure où nous en sommes débarrassés. Souvent lorsque nous avons assez de déchets, nous les brûlons tard la nuit. Ce qui n’est pas sans effet sur la population, mais que faire ? »
A comprendre ces différents témoignages, nous interpellons les autorités compétentes en la matière, de voir s’il y a une possibilité de dissocier les déchets électroniques des ordinaires comme pour le cas des déchets biomédicaux et en faire des traitements spéciaux, l’issue serait plus que favorable pour les futures générations.
Alimatou Djénépo