Pour insuffler une nouvelle dynamique à la démocratie malienne, l’Union pour la République et la démocratie (URD) animera l’opposition, a précisé le président d’honneur de l’URD, Malick Touré. Par la même occasion, il a affirmé qu’il n’a jamais été question de la candidature de Soumaïla Cissé pour la présidence de l’institution parlementaire.
Les rumeurs faisant état d’une éventuelle candidature de Soumaïla Cissé pour le perchoir et la non participation de l’Union pour la République et la démocratie (URD) à l’opposition ont été balayées d’un revers de main par le président d’honneur du parti. Il a levé toute équivoque au tour de ces sujets.
Dans l’entretien qu’il nous a accordé hier, Malick Touré a indiqué qu’il n’y a aucune tractation entre l’URD et le pouvoir pour la gestion du pays. Mieux, poursuivra-t-il, la gestion consensuelle du pouvoir ayant montré ses limites, l’URD a décidé de redynamiser notre démocratie. Ainsi, elle animera une opposition constructive et républicaine. S’agissant de la participation de l’URD au gouvernement, il a été on ne peut plus clair : «selon le statut de l’opposition, on ne peut pas être dans l’opposition et prétendre participer au gouvernement. Sauf s’il y a une grave crise qui nécessite la formation d’un gouvernement d’union nationale». En clair, l’URD ne sera pas dans le gouvernement. Elle entend apporter sa contribution à l’édification nationale à partir de l’Hémicycle.
A l’en croire, une opposition constructive, crédible et républicaine est plus bénéfique pour le pays plutôt que de chercher à siéger dans le gouvernement. Reconnaissant que le Malien n’a pas la culture de l’opposition, M. Touré est persuadé qu’il faut cultiver cette notion chez nos concitoyens. Et l’URD s’attèle à cela pour la consolidation de la démocratie malienne. «Heureusement, les cadres et militants de notre parti ont compris cela. Car la décision d’aller à l’opposition n’a créé aucun remous à l’interne. Tout le monde est unanime sur la question», a-t-il expliqué.
Au sujet de la candidature de Soumaïla Cissé pour la présidence de l’Assemblé nationale, M. Malick Touré a laissé entendre que cela n’est pas d’actualité. «Dans un jeu démocratique, prétendre à la présidence de l’Assemblée nationale suppose qu’on a une majorité à l’Hémicycle. Alors que tel n’est pas le cas pour l’URD. C’est pour vous dire que M. Soumaïla Cissé ne sera pas candidat pour la présidence de l’Assemblée. Cela n’est pas d’actualité», a-t-il précisé.
D’ores et déjà, l’Union pour la République et la démocratie s’affaire à la correction de notre système électoral, surtout au niveau des législatives. De 34 députés à l’ancienne législature à 17 pour la présente, cette situation n’est pas surprenante, dira notre interlocuteur. Car l’élection présidentielle a un effet amplificateur sur les législatives. Cela a été toujours ainsi même en France qui a le même système électoral que nous. Mais au sujet des législatives, M. Touré estime qu’il y a des imperfections à corriger au Mali. Parce que chez nous, les partis sont, dit-il, souvent obligés de faire des alliances contre nature. Cette incongruité ne permet pas de connaître la volonté réelle du peuple. Sur ce, l’URD propose un système électoral mixte qui accorde 30% de députés aux jeunes, 30% aux femmes, 10% aux leaders d’opinion et le reste pour un scrutin uninominal à un tour. Soit un député par circonscription comme ça se passe dans les pays avancés en démocratie. Ce sera l’une des premières propositions de projets de loi du groupe parlementaire de l’URD, nous a-t-il révélé.
Oumar KONATE