La cérémonie d’ouverture officielle de la 6è édition de la Rentrée littéraire dont les activités ont démarré lundi, a eu lieu mardi au Musée national, sous la présidence du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. C’était en présence du ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, du chef de la délégation de l’Union européenne, Alain Holleville, d’anciens ministres, d’une cinquantaine d’auteurs maliens et d’ailleurs et d’une foule d’amateurs des livres.
La cérémonie a été marquée par plusieurs messages en rapport avec le thème central : « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ». Premier intervenant, le président de la commission d’organisation et codirecteur, Ibrahim Aya, s’est réjoui de l’ancrage de la Rentrée littéraire dans l’agenda des grands évènements de notre pays. Cela grâce au dynamisme des équipes interne et externe qui ne cessent, par leur engagement, d’améliorer la qualité de l’évènement au fil des années.
Le ministre Mahamane Baby a, lui, salué le thème choisi qui représente à ses yeux un appel à la jeunesse qui doit renouer avec les valeurs de la lecture pour aller à la recherche du savoir. Abondant dans le même sens, l’ancien ministre de l’Éducation nationale et président de l’association « Maya », Adama Samassékou, a fait le lien entre le thème de l’édition passée et celui de cette année sur lesquels souffle la pensée de deux grands hommes qui se sont dédiés à la défense de la dignité humaine même s’ils sont différents dans leur approche : Thomas Sankara, l’ancien président burkinabé, et le leader pacifiste indien Mahatma Ghandi. Adama Samassékou a aussi évoqué l’apport de la lecture au retour à la dignité humaine.
Autre figure du monde de la culture dans notre pays, Aminata Dramane Traoré a souligné la puissance de la littérature qui est, selon elle, une arme entre les mains des auteurs. Alain Holleville a, lui, rappelé les soutiens multiformes apportés par l’UE au rayonnement de la culture dans notre pays. Le président de l’Organisation malienne des éditeurs de livre (OMEL), Hamidou Konaté, a exprimé sa reconnaissance aux organisateurs qui ont fait de Bamako, une capitale du livre. Ce qui, à ses yeux, représente un atout considérable pour les professionnels du livre.
La cérémonie a été agrémentée par la diffusion d’un enregistrement audio du célèbre reggaeman ivoirien, Alpha Blondy, qui invite les Africains à aimer la lecture. Avec sa voix majestueuse, le musicien a enregistré des centaines de livres.
L’honneur est revenu au ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo de prononcer le discours d’ouverture. Elle a mis un accent particulier sur l’importance du travail qu’abattent les différents acteurs des œuvres littéraires. Elle n’a pas manqué de magnifier le mérite de la Rentrée littéraire qui a su créer une passerelle entre les différentes composantes de la chaîne du livre, générant ainsi une synergie fécondante. Pour elle cette édition 2016 s’ouvre avec la volonté d’impulser, à défaut du changement, le goût du changement.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a ensuite jugé que les œuvres de l’esprit figuraient parmi les meilleurs moyens de lutter efficacement contre les dérives totalitaires et intégristes. La littérature en particulier, possède à ses yeux la vertu de soumettre le réel au travail de la fiction et de l’imaginaire, de confronter des visions et des représentations de l’humain en devenir. « Ce faisant, elle bouscule interdits et stéréotypes, interroge sur la place de l’homme dans le monde, renouvelle la pensée humaine », a-t-elle souligné.
Le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme a conclu en estimant qu’en choisissant ce thème pour l’édition 2016, les organisateurs de la Rentrée littéraire se proposent de mettre en exergue l’impact de la création littéraire africaine sur les transformations sociales. Ce qui l’inscrit résolument dans la dynamique du changement en prenant appui sur la littérature africaine.
L. ALMOULOUD
Source : Essor