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Situation au nord : UNE VIOLENCE PRESQUE QUOTIDIENNE

La situation sécuritaire au nord de notre pays est de plus en plus préoccupante. En effet, chaque semaine charrie son lot de morts civils ou militaires. La situation est particulièrement explosive dans la Région de Tombouctou, plus précisément dans le cercle de Goundam. Mais pour leur dernier coup en date, les ennemis de la paix ont ciblé Léré, localité située au nord-ouest de Niafunké.

Dans la nuit du 23 au 24 février, plusieurs hommes armés ont attaqué un check-point de l’armée. Le bilan humain est de trois morts et deux blessés du côté des FAMAs. Les assaillants ont également emporté deux véhicules.

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Selon des sources jointes sur place, l’attaque a débuté à 21 heures et s’est poursuivie au-delà de 23 heures. Pendant près de deux heures et demie donc, la population de la petite localité, située à 180 km de la ville de Tombouctou, a tremblé, apeurée par les fracas des armes lourdes et le crépitement des armes légères.

Selon le coordinateur des FAMAs dans cette localité frontalière avec la Mauritanie, le  capitaine Mounkoro, les assaillants sont arrivés à pied du côté sud et se seraient totalement  fondus dans la population,  avant  de lancer une attaque surprise de l’intérieur contre les forces armées et de sécurité. Leur tactique a  compliqué la riposte car les militaires craignaient de toucher des civils.

Le capitaine Mounkoro a appelé la population à une collaboration plus étroite en donnant des informations sur le moindre mouvement  suspect. Il a aussi invité les habitants de Léré à vaquer à leurs occupations quotidiennes et à ne pas céder à la psychose qui est une arme pour des bandits désireux de mettre en péril le processus de paix.

Toute la journée d’hier, deux hélicoptères ont survolé la localité et ses environs. Malgré ces assurances, l’inquiétude est grande dans la population qui n’a pas oublié que Léré fut régulièrement l’objet d’attaques lors des différentes rebellions. 

Avant l’attaque contre le check-point de l’armée à Léré, la semaine avait commencé avec une mauvaise nouvelle en provenance de la nouvelle Région de Ménaka où deux communautés rivales se sont violemment affrontées : les Dawsahak et les Ibogholitane. Le bilan de l’affrontement  est très lourd : 11 morts.

Ces violences intercommunautaires seraient survenues en représailles à l’assassinat d’un chef de tribu d’une des communautés. D’autres  personnes bien imprégnées des réalités de la zone assurent que les affrontements entre communautés sont manipulés par des groupes terroristes qui ont intérêt au maintien du chaos et ne veulent pas du retour de la paix.

Trois jours avant ce différend, le vendredi 19 février, l’armée avait perdu deux soldats au cours de l’attaque d’un check-point dans le secteur. Un autre avait été blessé et un véhicule des FAMAs enlevé. Deux jours plus tard, le véhicule volé a été retrouvé avec autre appartenant aux assaillants. C’est grâce à l’interpellation de trois suspects que les véhicules ont été récupérés.

Si l’armée retrouve rarement ses véhicules volés par les bandits de grands chemins ou les terroristes, c’est parce que la plupart des engins volés sont maquillés et revendus au marché noir, assurent certaines sources. Dans certains cas, ils sont transformés en véhicule-bélier pour commettre des attentats contre les FAMAs ou leurs alliés.

En faisant le  décompte des violences des dernières semaines,  on enregistre une trentaine de morts, toutes victimes confondues (civils et militaires maliens, soldats onusiens). Rappelons que l’attaque à Kidal du camp de la Minusma, le 12 février, a fait 7 morts dans le contingent guinéen des Casques bleus.

Mardi soir un convoi de l’armée a sauté sur une mine vers Gao. Un soldat a été blessé dans cette attaque lâche. Les engins explosifs improvisés (EEI) constituent justement l’autre grande menace aussi bien pour les militaires que les civils. Selon l’Ong Réponse Humanitaire, les EEI ont fait de nombreuses victimes civiles, soit un total de 36 personnes tuées et 116 blessées depuis juillet 2013. Tandis que depuis février 2012, 28 personnes ont perdu la vie et 136 personnes ont été blessées par des restes d’explosifs de guerre (ERW).

A. DIARRA avec

S. A. MAIGA

AMAP-Niafunké

 

 

Source : Essor

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