Après la tenue des élections communales du 4 février dernier qui ont occasionné plus d’une dizaine de morts, les tensions politiques ne se sont pas estompées en Guinée. Pour apaiser ce climat délétère et permettre que les violences politiques cessent à jamais, le président guinéen Alpha Condé a pris l’initiative de rencontrer son principal opposant, Cellou Dalein Diallo. Ce qui est de bon augure quand on sait que la dernière rencontre entre ces deux ténors politiques remonte à septembre 2016. La Constitution guinéenne reconnaît à Cellou Dalein Diallo le statut de chef de file de l’opposition, un titre qui devrait lui permettre de rencontrer régulièrement le Chef de l’Etat.
A l’issue de cette rencontre censée ramener la paix dans le pays d’Ahmed Sékou Touré, le porte-parole du pouvoir s’est dit optimiste en révélant que le dialogue et la réconciliation ont été bien privilégiés, pour permettre au Comité de Suivi de l’accord politique signé entre les deux camps de déboucher sur une solution au différend électoral du 04 février dernier. Même note de satisfaction du côté de l’opposition dont le chef de file a reconnu qu’il a eu une longue et franche discussion avec le Chef de l’Etat, où il a librement exprimé ses préoccupations et défendu les revendications de l’opposition dans son ensemble.
Une situation opportune que l’opposition a saisie pour suspendre ses manifestations de rue au profit du dialogue inclusif. Les guinéens vont-ils enfin privilégier l’arbre à palabre pour résoudre leurs différends politiques ? Rien n’est moins sûr à partir du moment où cela n’est pas la première fois qu’ils tentent d’emprunter cette noble voie. Cette fois-ci, nous espérons que cela serve à la paix des braves pour que les guinéens puissent se réconcilier.
Toutefois, il est une chose que le président guinéen et son principal opposant ont décidé d’enterrer la hache de guerre, une autre chose est que le Comité de Suivi de l’accord qu’ils ont signé soit à hauteur des attentes. Sans cela, il serait très difficile de renouer avec la paix et la concorde en Guinée, conditions indispensables à tout développement socioéconomique d’un pays, riche ou pauvre.
En termes clairs, tous les espoirs du guinéen lambda sont désormais suspendus à la réussite de la mission du Comité de Suivi de l’accord conclu entre les deux poids lourds de la politique guinéenne. Puisse le Tout-Puissant l’assister !
Gaoussou Madani Traoré
Source: lechallenger