«Au Mali, la paix n’a pas de prix, mais elle a un coût» ! Cette déclaration d’un vieux retraité des Postes du Mali sied bien au salaire mensuel que touchent certains membres du comité de suivi de l’Accord (CSA). Certains d’entre eux touchent mensuellement entre 1,4 et 2,2 millions de francs CFA (entre 2130 et 3350 euros) par mois.
Le processus de la paix et de la réconciliation nationale est au point mort. Que font alors les membres du CSA ? Telle est la principale question qui taraude les esprits.
Cette question a un intérêt capital d’autant plus que les indemnités de certains de ses membres sont trop élevées. Pour preuve, certains d’entre eux touchent mensuellement entre 1,4 et 2,2 millions de francs CFA (entre 2130 et 3350 euros) par mois.
Bien qu’ils perçoivent ce salaire exorbitant, ils n’arrivent pas à dégager des pistes de solutions de mise en œuvre de l’accord d’Alger. Quinze mois après la signature de cet Accord pour la paix et la réconciliation, il n y a toujours pas de paix. Conséquence : la situation sécuritaire du pays se dégrade.
«On a l’impression que certains membres du CSA ont des agendas cachés, alors qu’aucun intérêt ou agenda personnel contraire à la mise en œuvre de l’accord pour la paix ne doit être autorisé à prendre en otage le processus de paix et de réconciliation nationale», nous indique un cadre du nord du Mali.
Même son de cloche pour un cadre de l’Administration malienne qui pense que le processus piétine par la faute de ceux qui sont chargés de sa mise en œuvre. «Certains ne veulent pas du tout de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger puisque cette situation les arrange beaucoup. Raison pour laquelle, ils trainent sa mise en œuvre».
Soulignons que le Comité de suivi de l’accord (CSA) a été mis en place conformément à l’article 57 de cette entente. Il est composé du gouvernement, des mouvements signataires et de la médiation (Algérie comme chef de file, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Tchad, CEDEAO, Nations Unies, OCI, UA et UE). Les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies participent aux travaux de ce Comité. Présidé par l’Algérie, ledit comité siège à Bamako depuis la signature de l’accord.
Aliou Touré
Source: Le Matin