Après plus de deux décennies d’existence, et trois tentatives de révision, l’actuelle Constitution est en passe de ne plus être en mesure de répondre, efficacement, aux défis socio-politiques et sécuritaires de plus en plus grands de la société malienne. Une nouvelle Constitution est en gestation. Et la campagne référendaire bat son plein à la télé, à la radio, dans les écoles, sur les panneaux publicitaires ; des hommes et des femmes sont mobilisés pour faire campagne pour le ” oui ” au référendum constitutionnel en perspective.
Bien que les détracteurs, notamment le Cadre d’échanges des partis politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel et la ligue malienne des Imams et Érudits pour la solidarité islamique au Mali, affirment, eux aussi, de battre campagne en disant ” non ” à ce projet de nouvelle Constitution qu’ils qualifient de ” mascarade, d’illégale et illégitime “, arguant que le Mali n’a pas besoin d’une nouvelle Constitution. Mais en faisant une analyse sans complaisance de ce référendum et de la campagne référendaire en cours qui bipolarise les Maliens, l’organisation de ce scrutin référendaire constitutionnel n’est juste qu’une forme, car le scrutin est joué d’avance.
Si les Maliens votent pour ce référendum, c’est juste pour la forme. Parce que tout a été mis en œuvre par le pouvoir en place pour que le ” oui ” l’emporte comme une lettre postale. Ces derniers jours, c’est l’ensemble du gouvernement de Transition au lieu de vulgariser et d’expliquer le contenu de ce projet de texte pour un meilleur discernement des Maliens et chaque Malien fait son libre choix de voter pour ou contre. Il demande plutôt aux électeurs un vote tous azimuts pour un ” oui ” massif, ce qui est considéré comme un trafic d’influence. Idem pour les partis politiques et quelques organisations de la société affiliée au pouvoir qui, le week-end dernier ont galvanisé leurs militants et sympathisants à mettre le bulletin blanc qui correspond au ” oui ” dans l’enveloppe le jour du scrutin.
Néanmoins, le grand ” Oui ” l’emporte même si les participants du ” oui “, sont moins convaincants.
Ousmane Mahamane