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AES-CEDEAO : Redéfinir les bases

Une semaine après leur retrait effectif de la Cédéao, selon nos sources, les dirigeants des trois pays de l’AES ont écrit à la Commission de l’organisation sous-régionale pour entamer des discussions et tracer de nouvelles bases de coopération.

 Conformément à l’article 91 du Traité révisé de 1993, ces trois pays, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), quittent l’organisation après avoir dénoncé les six mois de délai de rétractation accordés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Avec ce départ, la Cédéao passe de 15 à 12 membres, marquant ainsi une fracture majeure sur fond de tensions politiques et de désaccords sur la démocratie et la gouvernance.

Bien que le divorce soit consommé, l’AES et la Cédéao veulent toujours collaborer au regard des avantages et des potentialités que regorgent  les deux organisations.

C’est dans ce contexte que les dirigeants de l’AES ont adressé une lettre de négociation à Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Communauté ouest-africaine pour des discussions. Cette démarche vise à établir de nouvelles bases de coopération, notamment en ce qui concerne la libre circulation des ressortissants, à l’image des accords conclus lors du retrait de la Mauritanie dans la décennie 2000.

Le retrait de la Mauritanie de la Cédéao n’était pas lié à une crise ou des sanctions consécutives à un coup d’Etat. La décision de Nouakchott, pourtant membre fondateur de cette Communauté, avait été perçue comme une réorientation diplomatique vers l’Union du Maghreb arabe, dont la Mauritanie est membre fondateur en 1989.

Bien que son retrait de la Cédéao soit formel, la Mauritanie reste fortement ancrée dans cette partie de son espace géographique qui est l’Afrique de l’Ouest, en signant des accords bilatéraux avec plusieurs pays, dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Guinée.

En choisissant Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, pour représenter la Confédération dans ces négociations, les pays de l’AES voulaient le même schéma à la mauritanienne avec la Cédéao, c’est-à-dire la signature d’un accord d’association.

Un géant aux pieds d’argile

A partir de 1960, de nombreux pays africains acquièrent leur indépendance, mais restent largement fragiles au plan politique, économique et militaire. Les Etats ouest-africains qui s’inscrivent en général dans cette dynamique vont vite percevoir la nécessité stratégique de se regrouper au sein d’une organisation sous-régionale. C’est donc dans cette optique que sera créée la Cédéao le 28 mai 1975 à Lagos au Nigeria

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a pour objectif de promouvoir la coopération et l’intégration dans le domaine économique, social et culturel, en vue d’aboutir à une union économique et monétaire par l’intégration totale des économies nationales des États membres.

Cette intégration devrait permettre d’améliorer le niveau de vie des populations, d’assurer la croissance économique, de promouvoir les relations entre les Etats membres et contribuer au progrès et au développement global du continent africain.

Les objectifs économiques sont l’aboutissement à un marché commun et à une monnaie unique, les objectifs politiques étant la mise en œuvre d’un Parlement de l’Afrique de l’Ouest, un Conseil économique et social et une Cour de Justice Cédéao pour remplacer le tribunal existant et appliquer les décisions de la communauté.

Mais, au fil des années, l’organisation, censée défendre les citoyens, a perdu sa cohérence et sa clairvoyance au début de la décennie 2010, notamment jusqu’en 2020, où elle ménageait à la fois les régimes qui refusaient l’alternance démocratique avec les régimes qui faisaient des efforts pour aller vers l’Etat de droit. Des efforts pour aller vers des alternances pacifiques.

Néanmoins, le départ des trois pays aura le mérite de clarifier les contradictions afin de mettre entre parenthèses les contradictions que la Cédéao a traversées.

Ousmane Mahamane

Source : Mali Tribune
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