Dans le souci de véhiculer la bonne information au sujet d’une réaffectation ou attribution de logements sociaux, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières, Mohamed Ali BATHILY, a animé hier lundi, à son département, une conférence de presse, en présence de responsables de l’Office malien de l’habitat (OMH) et d’associations de demandeurs de logements sociaux.
C’est un ministre très à l’aise qui a expliqué dans les détails ce dont il est question par rapport à la réaffectation/attribution de logements qui prête à une interprétation tendancieuse. Dans une démarche rigoureuse, il a rappelé que ce sont 11 maisons qui ont fait l’objet de retrait en 2016, alors que lui n’était pas encore chef du portefeuille. Aussi, la réaffectation de ces logements entre parfaitement dans ses prérogatives, conformément à l’article du Décret n° 0351/P-RM du 8 mai 2015 qui stipule : ‘’l’Organisme de gestion désigné, après avoir constaté les anomalies et procédé aux sommations nécessaires, communique la liste des contrevenants avec les faits reprochés au ministre chargé de l’Habitat qui prend la décision de retrait et de réaffectation du logement’’.
Contrairement aux cas d’attribution où il est requis une Commission, pour la réaffectation, la loi ne prévient pas une telle disposition ; seule la décision du ministre est nécessaire.
Aussi, le ministre a décidé de ne pas chercher ailleurs les futurs bénéficiaires des logements retirés, l’option ayant été faite pour le vivier des anciens candidats. Pour plus de transparence, a-t-il fait savoir, il a mis à contribution les associations de demandeurs de logements sociaux.
Ce dossier, a souligné le ministre, ne pouvait pas traîner d’autant plus que c’est l’État qui paye les frais de location, en plus des AGIO S.
Un autre point, sur lequel le chef du département est soupçonné de favoritisme, concerne l’attribution de maisons tests qui sont au nombre de 10. Là également, il a, de son côté, fait allusion à une loi de 1995 qui dit : ‘’lesdites maisons doivent au préalable être éprouvées par les techniciens de l’OMH avant leur mise à disposition du public’’. C’est donc conformément à cette disposition, a indiqué le ministre, que des maisons ont été attribuées à des ingénieurs de l’OMH à charge pour eux de donner après un avis technique sur la qualité de nouveaux matériaux qui sont testés. En aucun cas, précise-t-il, il n’est question de faire cadeau de ces maisons qui feront l’objet d’un engagement contractuel.
M. BATHILY reconnaît qu’il est intervenu personnellement dans un seul cas concernant un travailleur handicapé de l’Urbanisme qui a vainement postulé à 4 reprises et qui a pourtant la main à la pâte de l’attribution des logements.
Il souligne en rappel par ailleurs que c’est pour la première fois que les maisons tests font l’objet de contrat. La preuve étant que plusieurs logements sont occupés par des personnes qui n’ont aucun engagement envers l’État.
Pour ce qui est des 325 logements retirés, le ministre estime que le nombre est trop important pour que, lui ministre, les réaffecte, quand bien même il en a la prérogative. Aussi, a-t-il décidé de les ajouter au lot des prochaines attributions. Ce qui devrait couper court à toute suspicion.
Le ministre est convaincu qu’il est victime de son légalisme. Parce que d’autres ont agi différemment avant lui, dans l’ignorance de la loi, sans s’attirer la foudre de certaines personnes.
Par Bertin DAKOUO
Source: info-matin.