Les mutilations génitales féminines constituent un véritable problème de santé publique au Mali avec une prévalence de 85,6 %. C’est ce que révèle le rapport des travaux de recherche réalisé par l’Association malienne de pédiatrie (Amaped).
En effet, sur 1980 filles recrutées pour des examens physiques, 1027 filles étaient excisées, soit une prévalence de 52 %. Dans 88,6 % des cas, les filles ont été excisées avant leur premier anniversaire dont 28,6 % avant un mois de vie, avec une moyenne d’âge de 4,6 mois un minimum de 4 jours et un maximum de 10 ans.
Le rapport révèle que les excisions étaient réalisées à domicile dans 77,6 % des cas, suivi du domicile de l’exciseuse dans 19 % des cas et au sein des formations sanitaires dans 2,1 % des cas et 99,8 % des exciseuses avaient reçu une récompense. Dans 65,5 % elles avaient reçu un montant compris entre 10 000 et 25 000 F CFA et ou des savons dans 67,6 % des cas.
Aussi, le rapport de l’Amaped indique que dans 1,2 % des cas, il existait un rapport entre le motif de consultation et l’excision et parmi les motifs retrouvés, des troubles urinaires dans 33,3 % des cas suivis respectivement de l’infection à VIH secondaire a l’excision dans 16,7 % des cas, de l’hémorragie dans 16,7 %, et de douleur dans 16,7 % des cas des chéloïdes dans 8,3 des cas.
« La pratique de l’excision est profondément incrustée dans la société malienne. En effet, la prévalence de était de 52 % dans notre série. Ainsi notre étude prouve que la prévalence de l’excision est en diminution progressive au Mali. Les acteurs impliqués dans la lutte doivent renforcer leur bataille pour mettre fin à cette pratique », note le rapport.
Le président de l’Amaped, Pr. Toumani Sidibé, a expliqué que l’Amaped a initié ce travail dans le but d’apporter sa contribution dans la lutte contre l’excision au Mali à travers cette multicentrique qui permettra de mesurer l’impact de la sensibilisation sur l’abandon de cette pratique.
Maliki Diallo
source : L’Indicateur du Renouveau