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Procès Morsi : revirement en trompe-l’œil de la justice égyptienne

Le chef d’Etat déchu a obtenu l’annulation de deux des principaux verdicts pesant sur ses épaules. Même s’il est acquitté dans les deux affaires, l’ancien président ne redeviendrait pas un homme libre.

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Pour l’ancien président égyptien Mohamed Morsi, incarcéré dans une prison des environs d’Alexandrie, les dix jours qui viennent de s’écouler sont probablement les meilleurs depuis son renversement par l’armée, en juin 2013. Coup sur coup, le chef d’Etat déchu, membre des Frères musulmans, a obtenu l’annulation de deux des principaux verdicts pesant sur ses épaules.

Le 15 novembre, la Cour de cassation a révoqué la peine capitale qui lui avait été infligée pour son évasion de la prison de Wadi Al-Natroun, en 2011, en plein soulèvement sur la place Tahrir au Caire. Les magistrats ont ordonné qu’il soit rejugé, ainsi qu’une vingtaine de coaccusés, condamnés à mort eux aussi, dont le guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie.

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Une semaine plus tard, le 22 novembre, la Cour de cassation a récidivé. Les juges ont annulé la peine de prison à perpétuité prononcée contre Mohamed Morsi pour des faits supposés de conspiration avec des puissances étrangères, telles que le Hamas ou le Hezbollah. Cette décision a profité là aussi à plusieurs autres hauts responsables du mouvement islamiste.

« La réconciliation n’est pas à l’ordre du jour »

Le revirement de l’institution judiciaire dans ces deux dossiers préfigure-t-il un assouplissement de la position du Caire vis-à-vis des Frères musulmans, l’ennemi public numéro un, systématiquement pourchassé depuis 2013 ? « La réconciliation n’est pas à l’ordre du jour, il s’agit de décisions purement techniques, assure Mohamed Gomaa, chercheur au centre d’études affilié à Al-Ahram, un quotidien semi-officiel. Il était évident que la peine de mort ne serait pas exécutée. Depuis Nasser, aucun président n’a eu recours à cette arme contre les Frères. »

Selon des sites d’information proches du mouvement, l’ex-président aurait récemment transmis un message à son successeur, Abdel Fattah Al-Sissi, le haut gradé responsable de sa chute. Une lettre en trois points, dans laquelle il demande à être libéré pour des raisons de santé, rejette toute violence et accepte d’être placé sous résidence surveillée. Aucune réponse n’a été rendue publique.

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« Le gouvernement n’a aucune intention de relâcher Morsi vivant », estime un ex-révolutionnaire de la place Tahrir, qui a souhaité conserver l’anonymat. Et d’ajouter : « Il y a des allégements de peine parce qu’il n’a jamais bénéficié de procès en bonne et due forme et que la justice est bien forcée de corriger ses erreurs. Mais on ne peut pas parler de geste de bonne volonté. La seule raison pour laquelle Morsi n’a pas été exécuté, c’est parce que le pouvoir redoute la réaction des Frères. »

A supposer même qu’il soit acquitté dans ces deux affaires, ce qui paraît irréaliste, l’ancien président ne redeviendrait pas un homme libre. La justice égyptienne l’a définitivement condamné, après avoir rejeté tous ses recours, à 20 ans d’incarcération pour son rôle présumé dans les affrontements qui ont fait 10 morts en décembre 2012 devant le palais présidentiel. Et deux procédures supplémentaires sont en cours, dont une qui lui a valu 40 ans de détention en première instance, pour des faits supposés d’espionnage au profit du Qatar. Mohamed Morsi est donc très loin d’en avoir fini avec la justice de son pays. Et avec ses prisons.

Source: lemonde

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