Depuis quelques mois, les journalistes maliens ne font pas que relater l’actualité. Ils la font eux-mêmes. En mars dernier c’est notre confrère Amy Baba Cissé, Directeur de publication du journal Le Figaro du Mali qui subissait un procès, suite à un de ses articles mettant en cause l’intimité du Président de l’Assemblée nationale.
Une plainte déposée par l’Assemblée nationale, son président Issaka Sidibé et sa secrétaire. L’affaire ne s’est pas estompée qu’une autre éclate suite à la publication par deux autres confrères David Dembélé et Aboubacar Dicko qui ont fait des révélations fracassantes sur des comptes bancaires de l’Eglise malienne présumés colossaux et logés en Suisse. La levée de boucliers qui s’en est suivie alimente toujours les discussions dans la capitale malienne.
Mais l’actualité judiciaire contre la presse continue de s’enflammer. Hier, c’est le Directeur de Publication du journal Le Sphinx Adama Dramé qui comparaissait pour la deuxième fois, accusé qu’il est, par le député Karim Keita, fils de l’actuel Président de la République. Lui, réclame la spectaculaire somme de 4 Milliards au journaliste. La séance d’hier a été houleuse et fut marquée par des passes d’armes entre les avocats des deux camps. Ceux de la défense ont même fini par claquer la porte, dénonçant des vices de procédure. Le journaliste Adama Dramé, lui aussi a pris un coup de colère et promet de se défendre « jusqu’au bout » dans ce procès qu’il qualifie de politique. Les jours à venir sont donc prometteurs de rebondissements avec un constat qui crève aujourd’hui les yeux : la presse malienne est traquée.
Idrissa DICKO
VivaNews