La Section Syndicale des Surveillants de Prison du Mali était face à la presse le vendredi 13 avril 2018 à la Bourse du Travail pour dénoncer les malversations au sein de la corporation, et menace d’aller en grève si ses préoccupations ne sont pas prises en compte. La conférence était principalement animée par le Lieutenant Abdoulaye FOFANA, Secrétaire Général de la Section syndicale des Surveillants de Prison du Mali, en présence du Lieutenant Louis Felix DIARRA, secrétaire aux relations extérieurs, et plusieurs membres du SYNTADE.
‘’Nonobstant la crise que traverse le pays, nous sommes les fils de ce pays et nous avons les droits’’ regrette le secrétaire général du SYNTADE. Suite à la négociation du préavis du mot d’ordre de grève déposé par la Section Syndicale des Surveillants de Prison du MALI, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, sur décision N°18- 004/ MJ-SG du 08 Janvier 2018, a mis en place une commission de suivi des projets de décrets allouant des Primes et Indemnités aux fonctionnaires du cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education Surveillée.
Selon le secrétaire général, cette commission se réunit deux (02) fois par mois, elle a examiné lors de sa dernière rencontre en date du 08 Mars 2018 la lettre N° OOOO7O/MJFP-SG du 27 Février 2018 de Madame la Ministre de la Fonction Publique, à laquelle était jointe celle de l’Economie et des Finances. Dans cette lettre du Ministre de l’Economie et des Finances, l’impact du nouveau statut en termes de Primes et Indemnités n’en ressort dans aucun paragraphe pourtant énoncées dans les articles 148 et suivants de notre nouveau statut.
Elle se contente de restituer celle que le SYNTADE avait perdue au bénéfice de la nouvelle loi qui avait été rétractée depuis le 1er Janvier 2017 pour l’harmoniser avec la nouvelle situation. Le décret N° 2014-837 /PRM du 10 Novembre 2014 visé dans la lettre du ministre de l’Economie et des Finances a été rendu caduc par cette loi en son Article 170. Ce décret s’intéresse aux fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires qui ne les gère plus depuis l’avènement de la nouvelle loi, raison pour laquelle cette indemnité de résidence a été rétractée par ce que se trouvant être non conforme à la nouvelle situation. Par ailleurs, ajoute le secrétaire, l’article 149 du statut des fonctionnaires du cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education surveillée qui stipule que : « Le fonctionnaire du cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education surveillée a droit à la gratuité du logement ou à défaut à une indemnité compensatoire dont le montant sera fixé par un décret pris en conseil des ministres », la loi consacre cette indemnité et le Président de la République en a fait allusion dans son discours du 20 Janvier 2017 citant nommément les surveillants de prison et celui de la protection civile comme bénéficiaires.
‘’Nous estimons que cette indemnité ne peut être occultée dans la liste des primes et indemnités devant nous être octroyées’’
Il convient de rappeler aussi de faire la distinction entre l’indemnité de résidence et celle de logement ; la 1ère a trait à l’aire géographique sur laquelle évolue le fonctionnaire tandis que la seconde compense celui-ci des frais de son logement quand il n’habite pas un bâtiment public.
Pour illustration, la police et la Protection civile bénéficient de ces deux indemnités consacrées par leurs statuts tout comme celui des surveillants. La mise à l’écart constituerait une violation flagrante de l’art 149 sus visé ; et entamerait très fortement le moral des agents du fait de cet ostracisme. Pour rappel, le Ministre Mahamadou Igor DIARRA avait invité par correspondance N° 1712/MEF-SG, afin de les aligner aux fonctionnaires de la sécurité pour un même traitement indiciaire.
‘’Cependant, nous ne comprenons pas la position du Ministre de l’Economie et des Finances qui a rejeté toutes nos primes et Indemnités prévues par notre nouveau statut. D’où ce cri de cœur des Surveillants de Prison afin d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la traversée de désert que vit ce corps depuis sa création’’, a conclu le secrétaire général du Syndicat, Lieutenant Abdoulaye FOFAMA.
Bréhima DIALLO
Source: Nouvel Horizon